dimanche 19 décembre 2010

Bilan de l'année 2010 pour Pro Belgica Hainaut

Le conseil d'administration de Pro Belgica a lancé le projet de créer de nouvelles sections provinciales en 2010, notamment dans les provinces du Hainaut, d'Anvers et de Liège. Des membres hennuyers de l'association ont décidé de créer un blog collectif, où chaque membre de Pro Belgica peut apporter sa contribution. Nous tenons à remercier (dans l'ordre alphabétique) :

- Mme Christiane Brabant pour ses photos du domaine provincial de Raversijde.

- Mr Didier Deltenre pour ses photos de la manifestation organisée le 16 mai à Bruxelles en faveur de l'unité du pays (entre 3.500 et 5.000 personnes).

- la princesse Philippine de Merode pour ses articles sur les comtes Frédéric et Félix de Merode qui ont participé aux événements de 1830.

- Mme Catherine de Looz-Corswarem pour son compte-rendu des cérémonies du 11 novembre dans le village de Buvrinnes.

- Mme Jacqueline de Montjoye, présidente nationale de Pro Belgica, pour son soutien et ses encouragements tout au long de cette année.

- Mr Valentin Dupont (18 ans), plus jeune membre de Pro Belgica Hainaut, qui est le webmaster du blog et qui a rédigé les articles sur le domaine de Raversijde et l'arrivée des colons belges à New York au 17ème siècle.

- Mr Vincent Leroy qui assure les contacts entre les membres, le webmaster et le conseil d'administration de Pro Belgica.

- Mr Denis Noë pour ses photos qu'il met à la disposition de Pro Belgica.

- Mr Damien Pirmez pour ses comptes-rendus des cérémonies patriotiques à Mons les 17 février, 8 mai et 21 juillet, ainsi que la Journée Nationale du Souvenir Léopold III le 23 octobre à Bruxelles.

- Mr Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica, pour son compte-rendu de la 3ème Journée Nationale des Porte-Drapeaux le 1er septembre à Bruxelles.

Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d'année et une heureuse année 2011. Vive la Belgique et vive le Roi!

Toute l'équipe de Pro Belgica Hainaut

jeudi 16 décembre 2010

Domaine Provincial de Raversijde (1ère partie) : le Mémorial Prince Charles

Le prince Charles, comte de Flandre, dans ses habits de tous les jours à Raversijde
(APR/AKP, Bruxelles, Secrétariat privé Prince Charles)

Le 20 juillet 1950, la régence du prince Charles de Belgique, comte de Flandre, prend fin. Ayant pris ses quartiers au Palais royal de Bruxelles depuis 1944, il en sera expulsé le 7 octobre 1950. Alors prince royal, son neveu Baudouin, promulgue une loi, s’appliquant dès le 22 juillet 1950, qui attribue à l’ancien régent une dotation ainsi que la mise à disposition d’une partie du domaine d’Argenteuil, à cheval entre les communes de La Hulpe, Ohain et Waterloo. Mais le prince ne s’y installera jamais, partageant sa vie entre le domicile de son ami et peintre Alfred Bastien, et l’Hôtel Métropole à Bruxelles. D’ailleurs en 1952, il fait savoir au gouvernement qu’il ne tient pas à disposer du domaine d’Argenteuil (ce dernier sera la propriété à partir du début 1961 du roi Léopold III, de la princesse Lilian et de leurs enfants).

Photo : Christiane Brabant

En effet, Charles préféra s’installer dans son domaine de Raversijde, à la côte. Ce domaine, qui trouve son origine dans des terrains ayant appartenu à Léopold II dès 1902, puis agrandi par le roi Albert Ier, a commencé à être le havre de paix du prince à partir des années 1930, et il n’hésita pas à y mettre du sien concernant les divers travaux de réfection, notamment durant la régence. En 1964, la superficie totale du domaine était de 17 hectares. Il y fait construire une piscine, aménage les diverses maisonnettes des dunes pour ses hôtes ou pour y entreposer ses collections. Vestige de la Seconde Guerre mondiale, la cantine allemande, dénommée « Salle flamande », devient un véritable musée, où s’entasse des tas de souvenirs familiaux. Tandis que lui, il occupe la maison du vannier, datant du XIXème siècle, modeste et exiguë espace où l’on imagine mal vivre un prince qui s’adonne principalement au plaisir de la peinture, dans sa cuisine.

Photo : Christiane Brabant

« Karel van Vlaanderen », puisque c’est ainsi qu’il signe ses œuvres, est mis depuis 1950 au ban de la famille royale, n’apparaît à plus aucun événement familial, ne remplit plus aucune activité officielle hormis des rencontres privées avec des artistes ou apparaît lors des expositions de ses toiles. Ayant connu des démêles financiers, et créant l’attention du public par des ventes aux enchères d’objets personnels, il vend son domaine le 12 décembre 1981 au ministère des Travaux publics, tout en gardant l’usufruit jusqu’à son décès, le 1er juin 1983, dans un hôpital d’Ostende. Le régent oublié recevra, une semaine plus tard, des funérailles nationales.

Photo : Christiane Brabant

L’Histoire peut être curieuse… Ainsi, aujourd’hui, le prince Charles est l’unique membre de la dynastie belge à posséder un musée lui étant dédié. Au cours des années 1980, la Régie des Bâtiments a œuvré à restaurer et réaménager le domaine avec l’appui de la Liste Civile du Roi. On peut visiter le pavillon du prince Charles où s’entassent, comme dans son temps, bibelots et objets d’art. La « Salle Flamande » abrite une exposition retraçant sa vie et le premier étage de celle-ci est un lieu destiné à des expositions temporaires. Au fil des ans, certaines de ses expositions ont été consacrées aux eaux-fortes de sa grand-mère paternelle, la comtesse de Flandre, aux peintures de son ami, Alfred Bastien ou encore aux sculptures de sa mère la Reine Elisabeth. En 2003, à l’occasion du centenaire de la naissance de Charles, une rétrospective de son œuvre a été réalisée.

Photo : Christiane Brabant

Mis au ban de la famille royale lors de son temps, nombreux sont aujourd’hui nos princes et princesses qui ont fait connaissance avec cet oncle, excentrique, solitaire et qui a permis en quelque sorte de sauver la dynastie. Le Mémorial a d’ailleurs été inauguré le 7 juillet 1992 par le prince Albert, notre actuel souverain et a vu les visites du roi Baudouin, de la reine Paola ou encore du prince Philippe.

Texte de Valentin Dupont, membre et websmaster de Pro Belgica Hainaut
Photos de Christiane Brabant, membre de Pro Belgica (voir son blog : lien)

Domaine Provincial de Raversijde (2e partie) : le Mur de l’Atlantique

Photo : Christiane Brabant

Même si le Mémorial Prince Charles n’est qu’une partie du Domaine Provincial de Raversijde qui ne compte pas moins de 50 hectares, l’ombre du prince Charles plane sur tout son ancien domaine. En effet, le comte de Flandre a toujours refusé que l’on démolisse les vestiges des fortifications datant des deux guerres mondiales. Cet ensemble unique, et des mieux conservés en Europe, se compose d’une soixantaine de constructions au travers des dunes, reliées entre elles par deux kilomètres de tranchées ou de souterrains.

Petit clin d’œil au premier propriétaire royal du domaine, Léopold II, dont on peut voir les vestiges du chalet norvégien qu’il avait fait construire en 1903, et qui fut malheureusement détruit par les Allemands en 1914.

Les constructions de la Grande Guerre s’inscrivent dans les positions de la batterie d’Aachen, datant de 1915. On y retrouve deux postes d’observation, des cuves où étaient entreposés les canons de la marine et les soutes à munitions et un abri contre les bombardements.

Photo : Christiane Brabant
Photo : Christiane Brabant

Concernant la Guerre 1940-1945, deux espaces cohabitent dans ce domaine faisant partie du Mur de l’Atlantique (Atlantikwall) : le point d’appui Bensberg, composé de soldats allemands du génie et la batterie de Saltzwedel neu. Le premier date de 1941 et est constitué d’une chambre à provision, un poste de secours et plusieurs abris de troupes, dont l’un rend hommage aux démineurs belges qui ont eu la tâche difficile de nettoyer la côte belge de tout danger. Le second, initialement prévu pour assurer la défense du port d’Ostende en 1941, il trouve l’année suivante sa place actuelle. Le visiteur peut à la fois y découvrir un bunker d’armes, où est exposée une collection d’armes, un abri de flanquement, une maison de pêcheur transformée en résident du commandant ou encore un casemate R671, un poste de tir ou abri à vivres. Dans les dunes se trouvent également un grand projecteur permettant d’éclairer un avion jusqu’à une hauteur de dix kilomètres d’altitude et une collection d’obstacles de plage. Tous ces éléments, non seulement rendus au public dans un saisissant bon état, mais est également agrémenté de diverses reconstituions donnant ainsi vie aux lieux.

Photo : Christiane Brabant

Texte de Valentin Dupont, membre de Pro Belgica, websmaster de Pro Belgica Hainaut
Photos de Christiane Brabant, membre de Pro Belgica (voir son blog : lien)

Domaine Provincial de Raversijde (3e partie) : Walraversijde


Photo : Christiane Brabant

Depuis 1992, des fouilles archéologiques ont été menées par l’Institut du Patrimoine Archéologique de la Communauté flamande au sein du domaine, et ont donné une nouvelle section à cet espace : Walraversijde. Ces fouilles ont permis de mettre à jour les fondations d’un village trouvant son origine au XIIIème siècle, ainsi que des éléments de constructions comme des briques, des poteries, des pièces de monnaies et même des graines. L’endroit des fouilles où l’on peut y facilement imaginer le travail des archéologues et les fondations.

A partir des fouilles, des éléments de constructions retrouvés et les études qui en découlent, quatre maisons ont été reconstruites, celles d’un sieur riche, d’un artisan, d’un boulanger et d’une pauvre veuve. Et une maison en ruine abrite l’abri de l’archéologue, ouvert à la visite.

Photo : Christiane Brabant

De plus un centre interactif a vu le jour, expliquant la vie des habitants et pêcheurs de Walraversijde, les trouvailles des fouilles y sont exposées et chaque année une exposition temporaire a lieu et met en exergue un aspect bien spécifique des recherches archéologiques.

Cette section médiévale du domaine, qui a d’ailleurs bénéficié de l’aide financière de l’Office du Tourisme de Flandre et la Communauté Européenne, vient ainsi ajouter un intérêt pour ce site unique qui fait voyager le visiteur entre le XVème et le XXIème siècle.

Photo : Christiane Brabant

Le domaine est d’un attrait inestimable pour tous les amoureux d’histoire, que ce soit la passion pour le Moyen-Age et l’archéologie, que se soit l’intérêt pour les deux guerres mondiales ou encore la découverte d’un prince et d’un artiste trop peu connu.

Texte de Valentin Dupont, membre de Pro Belgica, webmaster de Pro Belgica Hainaut
Photos de Christiane Brabant, membre de Pro Belgica (voir son blog : lien)

Pour avoir plus de renseignements pratiques (accessibilité, heures d'ouverture et tarif de ce domaine) ou pour voir d'autres photos : site de la Province de Flandre Occidentale

samedi 4 décembre 2010

Fête du Roi à Mons

Outre le Te Deum célébré en la collégiale Sainte-Waudru en l'occasion de la Fête du Roi, ce 15 novembre 2010, une cérémonie s'est déroulée à l'invitation de M. Claude Durieux, Gouverneur de la Province du Hainaut. Comme déjà évoqué sur ce blog (lien), cette année les autorités avaient mis l'accent sur les jeunes. C'est pourquoi, en matinée, des élèves de 6ème primaire de l'École Communale d'Erbisoeul y étaient conviés et dont certains d'entre eux allaient se rendre ensuite à la cérémonie qui se déroule au Parlement, devant la famille royale. Là, ils ont lu un texte de l'écrivain et poète belge, Pierre Coran, portant sur la Convention des Droits de l'Enfant.

Voici, un reportage effectué par la chaîne de télévision locale, TéléMB :

Fête du Roi à Tounai

Le 15 novembre 2010, avait lieu en la cathédrale Notre-Dame de Tournai, un Te Deum célébré à l'occasion de la Fête du Roi. La cérémonie était célébrée par Monseigneur Harpigny, évêque de Tournai, en présence, notamment de M. Christian Massy, bourgmestre de Tournai.







jeudi 2 décembre 2010

Des Belges avant l'heure aux Etats-Unis (1ère partie) : Regards vers le Nouveau Monde

Il est très répandu que c’est l’Hollandais Peter Stuyvesant qui est à l’origine de la fondation de la ville de New-York, mais il n’en est rien... 

Au préalable, un petit rappel historique s’impose. En 1555, l’empereur Charles-Quint abdique, laissant sa place à son fils Philippe II. Ce dernier nomme Ferdinand Alvare de Tolède, plus connu sous le nom du duc d’Albe, comme gouverneur des Pays-Bas. Il fait son entrée en tant que vice-roi à Bruxelles en 1567 avec le devoir de mener une politique sévère contre les velléités indépendantistes et le protestantisme. Il mène cette répression envers les protestants jusqu’en 1572, appelée aussi Contre-Réforme, celle-ci trouve son origine dans la réaction de l’Eglise catholique romaine face à la Réforme catholique et qui connaîtra des épisodes sanglants comme la décapitation des comtes d'Egmont et de Hornes (même s'ils n'étaient pas protestants) sur la Grande-Place de Bruxelles en 1568 ou le célèbre massacre de la Saint-Barthélémy, en France, en 1572.

Dès lors, nombreuses sont les familles wallonnes et flamandes qui se sont réfugiées dans les provinces du nord des Pays-Bas espagnols (ainsi qu’en Allemagne, en Angleterre ou en Suède) qui prendront vite leur indépendance, en 1581, devenant les Provinces-Unies, alors que les Pays-Bas méridionaux (aujourd’hui la Belgique, le Luxembourg et le Nord-Pas-de-Calais) restent sous domination espagnole. 

C’est dans ce contexte que naît Willem Usselinx (1567-1647) (photo ci-contre) à Anvers qu’il quitta pour les Provinces-Unies. Là, après des années d’efforts afin que le pays s’intéresse aux richesses du Nouveau Monde, il est notamment à l’origine, en 1621, de la fondation de la Compagnie néerlandaise des Indes Occidentales. Le 5 février 1621, Jessé de Forest (né en 1576 à Avesnes, dans le comté de Hainaut et installé à Leyde en 1615) adresse à l’ambassadeur du roi d’Angleterre à La Haye une pétition afin que 50 familles wallonnes et françaises aient le droit de s’établir dans la colonie britannique de Virginie. La réponse sera positive mais avec la close de ne pouvoir, un jour, accéder à un statut d’autonomie. Non convaincu, de Forest se tourne alors vers la Compagnie des Indes Occidentales qui vient de voir le jour. Cette demande débouche à une autorisation en faveur d'Usselinx, le 27 août 1622, lui qui cherche justement des candidats. De Forest se rend dès 1623 en Guyane où il y décède l’année suivante sans avoir posé un pied en territoire américain. 

A l’époque le territoire en question n’est pas totalement inconnu, d’ailleurs en 1609, l’explorateur anglais Henry Hudson découvre le fleuve qui portera son nom, alors qu’il était chargé de trouver un nouveau passage vers la Chine et la Tartarie, et ce au nom de la Compagnie des Indes Orientales, sous l’impulsion de l’anversois et historien Emmanuel Van Meteren (1535-1612), le cartographe flamand Joost de Hondt (1563-1612) et le cartographe et astronome Petrus Plancius (1552-1622), né à Dranouter, aujourd’hui en Flandre Occidentale. 

Valentin Dupont
Membre de Pro Belgica
Webmaster de Pro Belgica Hainaut

Des Belges avant l'heure aux Etats-Unis (2e partie) : La colonisation



Mais c’est en mai 1624 que débarquent plusieurs familles wallonnes ainsi que quelques familles flamandes via le « Nieu Nederland », navire affrété par la CIO au Nouveau Monde, avant de remonter l’Hudson River. L’émigration se poursuit et le 4 mai 1626 le « Sea-Men » jette l’ancre à Manhattan. D’autres vagues d’émigrations auront lieu, comme en 1634, qui verront la venue de Rachel, Isaac et Henri, enfants de Jessé de Forest, venus poursuivre le désir de leur défunt père. 

Ces colons auront la tâche d’apporter leurs savoirs faire, d’y importer économie, commerce et industrie, de donner naissance à l’une ou l’autre ville à laquelle il faut y joindre d’éventuelles fortifications et à tout cela s’ajoute le devoir de traiter avec les populations indiennes. Cela se passera bien sûr à l’emplacement actuel de New York, mais aussi de la ville d’Albany ou de Gloucester tout comme dans les états de Delaware, du Connecticut, de New Jersey ou de Pennsylvanie. 

Pierre Minuit (1580-1638) né à Wesel en Rhénanie, mais dont ses parents sont originaires de Tournai est l’un des plus célèbres personnages de cette expédition. En 1626, il achète aux indiens de Manhattan, pour l’équivalent de 60 florins, leur île. Il se fera remarqué pour son ouverture d’esprit face aux populations autochtones, il sera d’ailleurs appelé à devenir gouverneur de 1626 à 1632 de la « Nouvelle Belgique », comme en atteste des sceaux de l’époque (Novi Belgii ou encore Nova Belgica). Ce territoire, qui s’insère dans la province « Nieuw Nederlands » et qui appartient donc à la CIO, comprend New-York et ses environnants ainsi que les îles de Manhattan, Long Island et State Island, cette dernière sera achetée en 1630 par le Gantois Michel de Pauw. A noter que les premiers offices religieux new yorkais furent célébrés selon le « Confessio Belgica », œuvre du Montois Guy de Bray (1522-1567) parue en 1561. 

Cependant, peu à peu, la CIO va imposer une « néerlandisation » du territoire majoritairement conquis par les Wallons. Ainsi les patronymes sont modifiés (par exemple, Minuit deviendra Minnewit), la religion réformée est la seule tolérée (ce qui ne pose pas de problèmes puisque ces Wallons sont calvinistes) et l’usage du bas-allemand (à l’origine du flamand et du néerlandais actuels) est obligatoire dans les actes publics. Pour des raisons inconnues mais on imagine que c’est son ouverture d’esprit, Minuit est rappelé aux Pays-Bas en 1632, ce qui ne l’empêchera pas de remettre le couvert avec Usselinx. Il sera envoyé une fois de plus aux Amériques, afin de fonder « New Sweden » en 1638, une colonie au nom de la reine Christine de Suède, à l’emplacement actuel de la ville de Wilmigton (Caroline du Sud). 



Il faut attendre 1647 pour que le prétendu fondateur de New-York, le Hollandais Peter Stuyvesant (1610/1612-1672), y débarque, nommé gouverneur de ce qu’il renomme « Nouvelle Amsterdam », même si sur les nouveaux sceaux une référence est faite au passé puisqu’on peut lire « Sigillum Amstellodamensis in Novo Belgo ». 

Valentin Dupont 
Membre de Pro Belgica 
Webmaster de Pro Belgica Hainaut

Des Belges avant l'heure aux Etats-Unis (3e partie) : Les hommages


Le 7 janvier 1924, Alfred E. Smith (1873-1944), gouverneur de New-York émet le souhait de commémorer le tricentenaire de l’arrivée des colons wallons. Dans cette optique, le sénateur William L. Love obtient un budget de 50.000 $, le 5 mai de cette année, quant à la création d’une commission chargée d’organiser un « événement d’une grande signification pour le peuple entier des Etats-Unis ». Ecoles, églises et municipalités se joignent aux réjouissances, une monnaie en argent de 50 cents est mise en circulation et 3 timbres commémoratifs sont émis.




Le 18 mai 1924, le baron Emile de Cartier de Marchienne (1871-1946), ambassadeur belge aux Etats-Unis (1917-1927), représente le roi Albert Ier, qui a décliné l’invitation, et les autorités belges lors de l’inauguration du Walloon Sletters Monument (Monument aux Colons Wallons), en compagnie du maire de New-York, John F. Hylan (1868-1936). Le monument est offert par le conseil provincial du Hainaut, en souvenir des 32 familles hennuyères qui prirent part à l’aventure et est taillé dans du granit hennuyer, tout un symbole… On peut toujours voir celui-ci, aujourd’hui, trônant avec humilité et discrétion dans le Battery Park sur l’île de Manhattan, portant les armes de la province du Hainaut, et avec comme inscription « Présenté à la ville de New-York par le conseil provincial du Hainaut en mémoire des colons wallons qui sont venus en Amérique à bord du Nieu Nederland sous l’inspiration de Jessé de Forest d’Avesnes, à ce moment-là, comté du Hainaut, une des XVII provinces ».


Le prince Albert dépose une gerbe de fleurs
au pied de ce monument en 1955

D’autres traces subsistent au niveau de la toponymie de certains lieux, comme pour la baie de Gowanus (venant de « Owanus », traduction latine de la ville d’Ohain), Wallabout Bay (venant de « Wall bocht », c’est-à-dire « baie wallonne »), le quartier d’Hoboken à Manhattan (en hommage à Hoboken, commune de Flandre), Communipaw à Jersey City (contraction de « Community of Pauw », en souvenir de Michel de Pauw), ou encore Walloon Creek, Walloonsack River, Wallkill, et même, selon certains historiens,… Wall Street !

Valentin Dupont
Membre de Pro Belgica
Webmaster de Pro Belgica Hainaut