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vendredi 29 juillet 2011

Comptes-rendus du 21 juillet

Mons

A 10h15, le square Saint-Germain, à Mons, s’était empli des autorités provinciales et communales, des nombreux porte-drapeaux (20) et des représentants des associations patriotiques qui avaient répondu à l’invitation de la Ville de Mons afin de rendre hommage aux Volontaires montois de 1830 qui se sont battus pour l’indépendance de la Belgique.

Après le « garde à vous », Monsieur Jean-Pierre Dupont, Echevin de l’Etat civil et de la Population a déposé, au pied du mémorial, une gerbe au nom du Collège communal. Monsieur Joseph Dramaix, président de l’Entente des associations d’anciens combattants et groupements patriotiques de Mons, l’y accompagné.

A 11h00, Monsieur le Gouverneur de la Province de Hainaut avait invité les corps constitués à se rendre en la collégiale Sainte-Waudru pour assister au te Deum.
21 porte-drapeaux ! Formèrent une « garde d’honneur » à l’entrée des diverses autorités.

Monsieur le Doyen de la collégiale, dans ses intentions, évoqua entre autre :

« … la haute mission du Roi au service  de la nation.
aux représentants des partis politiques…un esprit de conciliation et d’ouverture,
à ceux qui exercent le pouvoir exécutif…le souci d’œuvrer pour le bien de tous
à ceux qui travaillent dans les médiasde livrer une information éclairée et respectueuse des uns et des autres.
qu’au sein de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations Unies, notre pays ait à cœur de maintenir l’estime des hautes valeurs humaines et spirituelles. »

Puis, à 11h45, les invités officiels étaient attendus au Quartier Léopold par le Colonel d’aviation, Administrateur militaire, Pierre Bancu pour l’hommage et le toast au Roi.

Ce fut pour notre nouveau commandant militaire l’occasion d’évoquer, entre autre, dans son allocution et sans esprit de chauvinisme les 65 ans de la Force aérienne. 

Pour les photos : ici

Bruxelles

16h00, Place des Palais, défilé des troupes et des services civils de secours devant S.M. le Roi.

Cette année le traditionnel défilé avait pour thèmes :

-         les 15 ans de l’Amiral Benelux.

En effet, la marine belge et la marine royale néerlandaise voguent de concert depuis maintenant 15 ans. C’est le résultat de la fusion des 2 états-majors. Cette structure unique est située à Den Helder au Nord des Pays-Bas.

-         les 30 ans du Centre des Grands Brûlés de Neder-Over-Hembeek.

Centre d’excellence en matière de soins prodigués aux personnes marquées dans leur chair.

 -         les 65 ans de la Force aérienne.

Née en 1946, nos pilotes, depuis, se sont retrouvés aux commandes d’avions mythiques du Spitfire au F-16 sans oublier le C-130 Hercules.

-         les 100 ans du Musée royal de l’Armée.

Créé à la base par la collection de l’officier Louis Leconte, ce musée est devenu l’un des plus prestigieux d’Europe.
Ce musée rempli également un rôle éducatif et perpétue aussi le devoir de mémoire.

Cette fête nationale ne devait pas non plus oublier les 180 ans de la fondation de notre dynastie. Le 21 juillet 1831, Léopold Ier, arrivé en Belgique par La Panne, prêtait le serment constitutionnel sur la Place royale.

A l’occasion de ce défilé, auquel j’assistais, j’ai encore pu constater combien les belges étaient présents pour saluer et acclamer nos souverains et applaudir nos troupes.

La ferveur patriotique et l’appartenance à notre pays se faisaient ressentir tant dans les tribunes qu’aux abords de la place royales, du parc de Bruxelles et dans les rues adjacentes, rendues piétonnes pour l’occasion.

L’ambiance et l’atmosphère étaient à la fête belge, malgré le manque de gouvernement fédéral.

Pour les photos : ici


Damien Pirmez
Membre de Pro Belgica Hainaut
Président de l’Association Patriotique de Bougnies
Secrétaire adjoint de la Section de Mons-en-Hainaut de la Ligue Royale des Vétérans du Roi Léopold III

mercredi 27 juillet 2011

Drapeaux d'honneur de la ville d'Ath

La Ville d'Ath, suite à la fusion des communes de 1977, possède trois drapeaux d'honneur 1830 remis aux communes s'étant illustrées durant la révolution belge. Il s'agit des communes d'Ath, de Maffle et de Meslin-l’Évêque. 

Le drapeau est conservé dans les réserves du Musée d’histoire et de folklore d’Ath
La révolution belge de 1830 est mise à l'honneur chaque quatrième dimanche d'août lors de la ducasse d'Ath, une fête populaire vieille de plus de cinq siècles et désormais reconnue par l'Unesco comme chef d’œuvre du patrimoine immatériel de l'humanité. Le groupe du Canon du Mont Sarah (www.lesamisducanon.e-monsite.com) évoque les épisodes locaux de la révolution de 1830. Le samedi soir, ils parcourent les rues de la ville. Et ils font aussi partie du cortège du dimanche (à 9h45 et à 15h), composé de huit géants, de différents chars et de groupes folkloriques. Les patriotes athois ont utilisé le canon des exercices de tir de l'ancienne confrérie des canonniers et l'ont emmené à Bruxelles. Une dentellière, Anne-Marie Leroy, prononce une harangue aux habitants d'Ath, de Maffle et de la région, toutes classes confondues, à l'encontre de l'occupant hollandais. Les esprits échauffés, tous reprennent l'air de la "Muette de Portici", élément déclencheur du mouvement révolutionnaire.

Ce qu'il reste du drapeau de Maffle, conservé au Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire

Quant au drapeau de Meslin-l’Évêque, celui-ci est conservé dans l'ancienne maison communale de la place du village, entre un portrait du roi Albert Ier et une photo de la reine Astrid pour l'anecdote. C'est pour cette raison que se déroule à Meslin-l'Évêque le seul dépôt de gerbes au sein des différents villages fusionnés le jour de la fête nationale. Ce drapeau a été restauré il y a une quinzaine d'années.
Lien vers un précédent article : La révolution belge dans la région d'Ath
Les recherches ont été menées par Vincent Leroy, président de Pro Belgica Hainaut, et par Valentin Dupont, secrétaire de la section.

Les photos ont été aimablement communiquées par Adrien Dupont, archiviste de la Ville d'Ath, que nous remercions pour ses précieuses indications (Ath et Maffle), ainsi que par Louis Delabie (Meslin-l'Évêque).

lundi 25 juillet 2011

Fête du Parc 2011

(Yves Roland)

(Didier Deltenre)

(Didier Deltenre)


Merci à Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica et à Didier Deltenre, membre de Pro Belgica Hainaut pour les photos

Défilé militaire et civil de la fête nationale

L’Escorte Royale (Didier Deltenre)
La tribune royale : la princesse Mathilde, le prince Philippe (à moitié caché),
la reine Fabiola, la Reine, le Roi, le ministre de la Défense
et le ministre de l'Intérieur (Yves Roland)


Les portes-drapeaux (Yves Roland)

Merci à Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica et à Didier Deltenre, membre de Pro Belgica Hainaut pour les photos

dimanche 24 juillet 2011

Fête nationale à Ploegsteert


Les portes-drapeaux

Te Deum en l'église des Saints-Pierre-et-Paul du Bizet


La bénédiction du nouveau drapeau de l'Harmonie Les Vrais Amis

Les différentes autorités

Le bourgmestre de Comines-Warneton, Gilbert Deleu, dépose une
gerbe au Monument aux Morts. Il fut suivi par la municipalité
 de Comines-France et par les associations patriotiques Comines-Warneton


Merci à Jean-Michel Van Elslande (www.ploegsteert.info) pour les photos.

samedi 23 juillet 2011

La ville de Menton célèbre la fête nationale belge

« C’est une date importante ! Menton a beaucoup d’affinités avec la Belgique, notamment parce que le roi séjournait régulièrement dans la cité », rappelle Marcel Biasca, habitant de la ville. Comme une cinquantaine d’autres personnes, il est venu assister à la commémoration de la fête nationale belge, hier matin.

Les autorités locales et membres de l’association Les amitiés Menton et Roquebrune-Cap-Martin se sont réunis autour du monument du roi Albert Ier, troisième roi des Belges, dans les jardins Biovès.

Marcel Bar, président de l’association, a prononcé un discours rappelant comment Albert Ier a sauvé l’existence de la Belgique durant la Première Guerre mondiale. Il a terminé en faisant référence à la situation politique actuelle outre-Quiévrain : « Le roi Albert II a souhaité que dans l’école des hommes politiques, la récréation prenne fin. C’est ce que nous souhaitons tous. »

Dépôt de la gerbe de la Société royale les amitiés belges devant la stèle du roi Albert Ier
Photo S.W.

Dépôt de gerbes

Le député-maire, Jean-Claude Guibal, s’est exprimé à son tour au micro avant de déposer la gerbe de la ville sur le rebord de la fontaine.

Celle de la Société royale Les amitiés belges est déposée par Marcel Bar, le comte François Lippens, consul général de Belgique et Jeff Brewaeys, président du Cercle franco-belge de Nice-Côte d’Azur.

La Brabançonne et La Marseillaise ont retenti dans la ville alors que la dizaine de porte-drapeaux se tenaient droits, sans broncher.

Les poignées de main se sont enchaînées alors que l’heure du déjeuner approchait. Le groupe s’est installé au restaurant Le Terminus pour le verre de l’amitié et la dégustation de moules frites.

La Belge Adrienne Mommens se félicite « d’une commémoration qui a rassemblé deux cultures très proches ».


Article paru dans Nice-Matin

Te Deum à Tournai

A l'occasion de la fête nationale, un Te Deum a été célébré en la cathédrale Notre-Dame de Tournai, en en présence, notamment de M. Christian Massy, bourgmestre de Tournai.





Photos : www.diocese-tournai.be

Fête nationale à Mons

Avant le Te Deum, un dépôt de gerbes de fleurs s'est tenu au monument commémorant la révolution belge de 1830, derrière la collégiale.





Un Te Deum a ensuite été célébré dans la collégiale Sainte-Waudru en présence des différentes autorités de la province du Hainaut.



Merci à Maryse Romain (photographe de Jean-Pierre Dupont, échevin de l’État-Civil et des associations patriotiques à Mons) pour les photos

Action des Jeunes Pro Belgica

Après une opération "t-shirts noir-jaune-rouge" en 2010 sur le parvis de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à l'occasion du Te Deum (ici, pour revoir les photos), cette année, Pro Belgica a décidé de remettre cela mais cette fois-ci avec des ballons aux couleurs nationales, outre ses nombreux drapeaux. Une fois de plus, l'action n'est pas passée inaperçue !

Quelques impacts dans la presse :


Des photos ont également été mises en ligne sur les sites de différentes rédactions de presse écrite.






Merci à Anthony Milléquant, membre et administrateur de Pro Belgica pour les photos et les différents liens

vendredi 22 juillet 2011

Te Deum princier de Wavre

La princesse Astrid et son époux, le prince Lorenz, ceux-ci assistaient à un Te Deum en l'église Saint-Jean-Baptiste à Wavre. Quelques dizaines de spectateurs étaient présents. Un accueil militaire a été rendu sur le parvis. La cérémonie religieuse a été suivie d'une séance solennelle à l'hôtel de ville.





Photos de la Ville de Wavre (merci à Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica, de nous les avoir signalées)

jeudi 21 juillet 2011

La prestation de serment de Léopold Ier

Entrée solennelle de Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha dans Bruxelles, passant ici par la porte de Laeken (Musée Royal de l'Armée)

La journée du 21 juillet 1831 débuta par la remise des clefs de la ville de Bruxelles à Leopold par le bourgmestre Roupon, à la porte d’Anvers.

Ensuite le convoi se dirigea vers la Place Royale où une estrade avait été construite au bas du perron de l’église Saint-Jacques-sur-Coundenberg. Tous les hauts dignitaires du pays étaient présents, ainsi qu’une foule qui, dit-on, remplissait le Parc et la place des Palais, poussant des vivats enthousiastes.

A 13h15, la cérémonie débuta par la remise solennelle des pouvoirs du régent Surlet de Chockier à Etienne de Gerlache, président de la Chambre des Représentants. Ensuite, quatre secrétaires du Congrès s’avancèrent. Le vicomte Charles Vilain XIII s’adonna à une lecture de la Constitution, suivie par une lecture du serment faite par Jean-Baptiste Nothomb. Enfin, Charles Liedts, secrétaire du Congrès National, présenta à celui qui allait devenir roi la plume avec laquelle il signa le procès verbal de la cérémonie qu'il remit ensuite à Charles de Brouckère.

Prestation de serment du roi Léopold Ier (Musée Royal de l'Armée)


Léopold put alors prononcer le serment : « Je jure d’observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire ». Ce serment n’a depuis lors pas changé pour les différents rois des Belges qui l’ont prononcé.

Le désormais roi Léopold s’adonna dès lors à ce discours : « La promptitude avec laquelle je me suis rendu sur le sol belge a dû vous convaincre que, fidèle à ma parole, je n’ai attendu pour venir au milieu de vous que de voir écarter par vous-mêmes les obstacles qui s’opposaient à mon avènement au trône. Les considérations diverses exposées dans l’importante discussion qui a amené ce résultat feront l’objet de ma plus vive sollicitude. J’ai reçu, dès mon entrée sur le sol belge, les témoignages d’une touchante bienveillance, j’en suis encore aussi ému que reconnaissant. A l’aspect de ces populations ratifiant par leurs acclamations l’acte de la Représentation nationale, j’ai pu me convaincre que j’étais appelé par le vœu du pays, et j’ai compris tout ce qu’un pareil accueil m’impose de devoirs. Belge par votre adoption, je me ferai aussi une loi de l’être toujours par ma politique. J’ai été également accueilli avec une extrême bienveillance dans la partie du territoire français que j’ai traversée, et j’ai cru voir dans ces démonstrations, auxquelles j’attache un haut prix, le présage heureux des relations de confiance et d’amitié qui doivent exister entre les deux pays. Le résultat de toute commotion publique est de froisser momentanément les intérêts matériels. Je comprends trop bien leur importance pour ne pas m’attacher immédiatement à concourir par la plus active sollicitude à relever le commerce et l’industrie, ces principes vivifiants de la prospérité nationale, mais j’aime à croire que le Peuple belge, si remarquable à la fois par son sens droit et par sa résignation, tiendra compte au gouvernement des difficultés d’une opposition qui se lie à l’état de malaise dont l’Europe presque tout entière est frappée. Je veux m’environner de toutes les lumières, provoquer toutes les vues d’amélioration, et c’est sur les lieux mêmes, ainsi que j’ai déjà commencé à le faire, que je me propose de recueillir les notions les plus propres à éclairer sous ce rapport la marche du Gouvernement. Messieurs, je n’ai accepté la couronne que vous m’avez offerte qu’en vue de remplir une tâche aussi noble qu’utile, celle d’être appelé à consolider les institutions d’un Peuple généreux et de maintenir son indépendance. Mon cœur ne connait d’autre ambition que celle de vous voir heureux. Je dois, dans une aussi touchante solennité, vous exprimer l’un de mes vœux les plus ardents. La Nation sort d’une crise violente, puisse ce jour effacer toutes les haines, étouffer tous les ressentiments ! Qu’une seule pensée anime tous les Belges, celle d’une franche et sincère union ! Je m’estimerai heureux de concourir à ce beau résultat, si bien préparé par la sagesse de l’homme vénérable qui s’est dévoué avec un si noble patriotisme au salut de son pays. Messieurs, j’espère être pour la Belgique un gage de paix et de tranquillité ; mais les prévisions de l’homme ne sont pas infaillibles. Si, malgré tant de sacrifices pour conserver la paix, nous étions menacés de la guerre, je n’hésiterai pas à en appeler au courage du peuple belge, et j’espère qu’il se rallierait tout entier à son Chef pour la défense du pays et de l’indépendance nationale. »

Après cette cérémonie solennelle, le roi offrit un banquet aux différents dignitaires du pays, placé entre l’ancien régent Surlet de Chockier et d’Etienne de Gerlache.

Pendant plusieurs années, les 23, 24, 25 et 26 septembre étaient considérées comme journées de fêtes nationales afin de commémorer les combats de septembre de la Révolution. Il faut attendre 1880 pour que la date du 21 juillet soit considérée comme le fête nationale, ce qui est reconnu dans une loi du 27 mai 1890.

A cette occasion, les drapeaux sont hissés sur les bâtiments en cette date, mais également les 22 et 23 juillet. De nos jours, les célébrations du 21 juillet se caractérisent par un discours du roi à la télévision et un Te Deum en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles auquel y assiste les souverains, la reine Fabiola et les princes héritiers. Quant aux autres princes, les deux autres couples princiers assistent à d'autres Te Deum de manière à honorer chaque région. La journée se poursuit par une revue des troupes par le roi, un défilé militaire auquel assiste la famille royale et des visites royales et princières à différents stands qui se tiennent au sein de la Fête du Parc (ainsi, habituellement, les souverains visitent le stand des Fournisseurs Brevetés de la Cour de Belgique). La journée se conclut par un feu d’artifice auquel assistent régulièrement certains membres de la famille royale


Valentin Dupont
Membre de Pro Belgica
Webmaster de Pro Belgica Hainaut

mercredi 20 juillet 2011

Léopold de Saxe-Cobourg, le choix pour un roi

Le 18 novembre 1830, peu après le début de la Révolution belge, l’indépendance est proclamée officiellement, même si celle-ci est effective depuis le 4 octobre 1830. A cette date un Congrès National avait déjà été mis en place, à la tête duquel fut placé, après trois tours de scrutins, le baron Erasme-Louis Surlet de Chockier.

Le 19 novembre, 173 suffrages se portent en faveur d’une monarchie alors que seulement 17 voix se sont élevées pour une république. Cette monarchie sera constitutionnelle, représentative, avec un chef héréditaire, et dont sera exclu perpétuellement tout membre de la Maison de Nassau, précédente puissance qui gouverna la Belgique de 1815 à 1830.

A une monarchie, il faut un roi. Dans ce cas-ci, c’est le Congrès National qui se prononcera par voix de vote pour élire le souverain. Mais la personne qui serait choisie devrait également répondre à l’assentiment des grandes puissances.

Différentes familles nobles étaient bien ancrées dans la Belgique, et certains de leurs représentants s’étaient d’ailleurs illustrés durant la Révolution. L’une des plus illustres et qui avait donné deux figures aux événements de septembre 1830 était la famille de Merode, avec les comtes Félix et Frédéric, dont le dernier avait été blessé mortellement aux combats. Néanmoins, ces familles nobles n’appartenaient pas à des familles souveraines et les puissances s’étaient exprimées sur le fait qu’elles verraient un tel acte avec autant de déplaisir que l’avènement d’une république.

Le nom du duc Auguste de Leuchtenberg (1810-1835) circula en janvier 1831. Il était le fils d’Eugène de Beauharnais, fils adoptif de l’empereur Napoléon, et de la princesse Augusta de Bavière. La France était opposée à cette candidature déposée par le baron de Stassart, qui, à l’heure de la Restauration rappelait le souvenir de l’épopée impériale.

Face à la candidature de Leuchtenberg, se profila avec plus de chances celle du prince Louis d’Orléans (1814-1896), duc de Nemours, fils du roi Louis-Philippe Ier des Français. Cette candidature trouvait un certain soutien au sein de l’opinion publique, mais certains députés ainsi que les puissances voyaient d’un mauvais œil que le jeune fils du roi de France hérite d’un nouvel État qu’il aurait été très facile pour la France d’annexer. Louis-Philippe était par ailleurs très conscient de la réticence des puissances, avec en tête le Royaume-Uni. La candidature est tout de même déposée par 52 membres du Congrès.

Un premier scrutin eut lieu le 3 février 1831 opposant le duc de Nemours, le duc de Leuchtenberg et l’archiduc Charles-Louis d’Autriche (1771-1847). Ce dernier était le fils de l’empereur Léopold II d’Autriche et avait l’avantage d’être le dernier gouverneur général des Pays-Bas autrichiens.

Au premier tour, sur 191 votants, 89 voix allèrent au duc de Nemours, 67 au duc de Leuchtenberg et 35 échurent à l’archiduc. La majorité absolue exigée étant de 96, les résultats imposaient un deuxième tour. Celui-ci fut réalisé avec 192 votants, déplaçant la majorité absolue de 96 à 97 voix. Les résultats étaient les suivants : 97 pour Nemours, 74 pour Leuchtenberg et 21 pour Charles-Louis. Le fils du roi des Français fut donc élu roi des Belges et une délégation belge fut envoyée en direction de Paris pour offrir officiellement la couronne au jeune prince.

Durant ce temps, des négociations eurent lieu entre le Royaume-Uni et la France, en la personne de Talleyrand. La France était consciente qu’accepter le trône belge pourrait nuire à la paix européenne, dès lors un accord fut conclu de manière que la puissance britannique rejette également la candidature bonapartiste de Leuchtenberg. Le 17 février 1831, le roi Louis-Philippe Ier refuse donc la couronne au nom de son fils, devant la délégation belge, au Palais-Royal.

17 février 1831, au Palais-Royal (Paris)
Le roi Louis-Philippe et son fils, le duc de Nemours, entourés de la famille royale, des ministres et des aides de camp.
La délégation belge est composée du régent Surlet de Chockier, du comte Félix de Merode, du comte d'Arschot, du marquis de Rodes, de Messieurs Lehon, de Brouckère, Gendebien, Barthélemy, Marlet et de l'abbé Boucqueau de Villeraie
(peinture de Nicolas Gosse, 1836)


Tout était à refaire. D’autres noms, moins plébiscités, avaient bien circulé : le prince Ferdinand de Savoie (1822-1855), duc de Gênes, fils de Charles-Albert de Savoie (futur roi de Sardaigne) ; le prince Charles-Ferdinand de Bourbon des Deux-Siciles (1811-1862), prince de Capoue, fils du roi François Ier des Deux-Siciles ; le prince Jean de Saxe (1801-1873), fils de Maximilien de Saxe et qui régnera de 1854 à 1873 sur la Saxe ; ainsi que le prince Othon de Bavière (1815-1867), fils du roi Louis Ier de Bavière et qui deviendra en 1833 le premier roi de la Grèce moderne.

Finalement ce sont les candidatures de Charles-Ferdinand de Bourbon des Deux-Siciles, du prince Jean de Saxe et du prince Othon de Bavière qui sont réexaminées.

Charles-Ferdinand, candidature du ministre de France à Bruxelles, est soutenu par la France du bout des lèvres : il est le neveu de la reine Marie-Amélie, née princesse de Bourbon des Deux-Siciles, mais il est également l’oncle du comte de Chambord, prétendant légitimiste au trône de France. Mais de toute façon, la candidature a peu de chance d’aboutir car la Maison auquel le prince appartient est considérée alors comme l’une des plus réactionnaires d’Europe. Le prince Othon, lui, convient à l’Allemagne ainsi qu’au Royaume-Uni. Officieusement, il s’agit également de la carte du roi Louis-Philippe qui voit déjà une alliance matrimoniale entre ce prince bavarois et une de ses filles. Mais l’opinion publique n’apprécie pas ce choix.

Dans cette confusion, le prince Frédéric d’Orange-Nassau (1797-1881), second fils du roi Guillaume Ier des Pays-Bas, fait savoir qu’il est prêt à ceindre la couronne belge. Ce prince avait commandé les troupes envoyées par son père à Bruxelles pour calmer les insurgés. La candidature fut même déposée par le député d’Ostende et fit grand bruit au sein du gouvernement provisoire.

Dans cette cacophonie, M. Paul Delvaux évoque pour la première fois la personne de Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha et rappelle ensuite celle du duc de Leuchtenberg dont ce dernier se désiste de son propre chef.

Peu à peu, les partisans du prince d’Orange augmentèrent, et on avait déjà eu à réprimer une conspiration orangiste à Gand. Dès lors le 23 février 1831, le Congrès, avec 112 voix pour et 12 voix contre, installe une régence provisoire. Elle est dévolue au baron Surlet de Chockier, un libéral, élu avec 108 suffrages sur un total de 157, qui était face au comte Félix de Merode.

Morceau de la proposition faite par les membres de Congrès de la candidature du prince Léopold de Saxe-Cobourg "pour Roi de la Belgique" datant du 25 mai 1831. Ce document porte la signature de tous les députés qui patronnèrent la candidature du prince anglo-allemand.
Comme on peut le voir, ce document (ainsi que la deuxième partie) a échappé de peu aux flammes lors de l'incendie du Palais de la Nation en 1883. Il fut par ailleurs retrouvé sur la voie publique. (Archives Générales du Royaume)

La candidature du prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha apparaît alors comme celle apportant le plus de garanties. Candidat avancé par le Royaume-Uni, il convient à la Russie, à l’Autriche, à la Prusse et Talleyrand a défendu sa personne au près de Louis-Philippe. Le 20 avril une mission belge, composée de 4 membres du Congrès, est envoyée à Londres à la rencontre du prétendant. Lors d’une entrevue à Marlborough House, Léopold et le baron Stockmar, un fidèle, reçoivent la délégation. Le prince anglo-allemand semble accepter l’offre qui lui est faite mais demande que la question des frontières soit réglée comme celle de la dette.

Il déclarait alors : « Pour que mon élection soit possible, et qu’elle soit utile à votre cause, il faut qu’elle emporte la solution de vos difficultés territoriales et financières ; il faut que la Belgique et son roi puissent être reconnus par l’Europe. Je ne saurais accepter la souveraineté d’un État dont le territoire serait contesté par toutes les puissances ; ce serait, sans profit pour vous, me constituer, en mettant le pied sur le sol belge, en hostilité avec tout le monde.
Toute mon ambition est de faire le bonheur de mes semblables. Dès ma jeunesse, je me suis trouvé dans des positions si singulières et si difficiles, que j’ai appris à ne considérer le pouvoir que sous un point de vue philosophique ; je ne l’ai désiré que pour faire le bien, et un bien qui reste. Si certaines difficultés politiques, qui me semblaient s’opposer à l’indépendance de la Grèce, n’avaient surgi, je me trouverais maintenant dans ce pays ; et cependant je me dissimulais pas quels auraient été les embarras de ma position. Je sens combien il est désirable pour la Belgique d’avoir un chef le plus tôt possible ; la pais de l’Europe y est même intéressée. »

Le 4 juin 1831, Léopold est élu roi des Belges avec 152 voix pour et 43 voix contre. Alors qu’une délégation, avec à sa tête Adrien de Gerlache, est chargée de remettre le décret d’élection au prince à Londres, Devaux et Nothomb négocient à la Conférence de Londres quant aux limites géographiques du nouvel État, aboutissant à la conclusion le 9 juillet du traité des XVIII articles.

Billet de vote de Jean Baptiste Nothomb (Archives du Congrès National à la Chambre des Représentants)

Le 16 juillet, Léopold est informé de la précédente adoption à la Conférence qui correspond à ses attentes. Il embarque donc le jour même vers Calais, accompagné de Jules Van Praet, qui deviendra l’un des plus proches collaborateurs du roi, de son aide de camp sir Henry Seton (qui retournera par lui suite au Royaume-Uni) et de dix serviteurs. Il pose son pied sur le sol belge le 17 juillet à La Panne et passe ensuite par les villes de Furnes, Ostende, Bruges, Gand et Alost.

Le 19 juillet 1831, le presque roi Léopold rentre à Bruxelles à 22h30. Il est reçu par le régent, son gouvernement et les membres du Congrès. La prochaine étape se déroulera le 21 juillet, où Léopold prêtera serment et deviendra le premier roi du royaume de Belgique.

Valentin Dupont
Membre de Pro Belgica
Webmaster de Pro Belgica Hainaut

lundi 18 juillet 2011

Nouvelles de Flandre : Une bibliothèque sur la plage du Coq



Merci à Emilie Fonck de nous avoir autorisés à reprendre l'article qu'elle avait écrit pour la revue de l'association Nouvelles de Flandre (www.dmnet.be/ndf)

vendredi 15 juillet 2011

Le drapeau d'honneur 1830 d'Enghien

La Ville d'Enghien possède un drapeau d'honneur 1830 qui fut décerné en 1832, en reconnaissance de la part prise par ses habitants à la révolution.

Pour plus d'infos sur les drapeaux : ici




© IRPA


Les recherches ont été effectuées par Valentin Dupont, membre et webmaster de Pro Belgica Hainaut. Les photos ont été aimablement communiquées par l'Office du tourisme.

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Quelles sont les montants des cotisations annuelles ? 


Étudiant (jusqu'à 25 ans) : 6 EUR 
Membre adulte : à partir de 15 EUR 
Membre vivant à l'étranger : à partir de 17,50 EUR 

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Association locale : à partir de 20 EUR 
Association nationale : 35 EUR

mercredi 13 juillet 2011

Les provinces de Flandre Occidentale et Flandre Orientale

Le territoire qui, plus tard, constitua la Flandre était habité, avant la conquête romaine, par des tribus d’origine celtique et germanique : les Atrébates, les Morins et les Ménapiens. Dans la seconde moitié du IIIe siècle, des Frisons et des Saxons, fondèrent des colonies de peuplement en certains points de la région côtière, mais un affaissement du sol provoqua des inondations qui les en chassa, en même temps que les autochtones romanisés. Quand la mer se retira, les Francs Saliens prirent possession, au Ve siècle, d’une contrée presque déserte.

L’étymologie du mot « Flandre » (Flandris vers l’an 700 et Flandra puis Flandria au IXe siècle) a donné lieu à de multiples interprétations.

Pour Gijseling, il dériverait du frison « flâm » - terre inondée, polder – d’où viendrait également « flamand » et « vlaming » et du suffixe « thra » existant dans quelques dérivés abstraits. Vercouillie et Van Ginneken rattachent le nom à un terme frison qui veut dire « fuir », signification justifiée par le fait que les Flamands qui avaient passé l’Escaut et le Zwin auraient été traités d’« émigrés ».

Le point de vue de Carnoy consiste à regarder « Flandra » comme un pendant de « Tehswandra » (Toxandre), c’est-à-dire comme un composé de « flâm » avec la finale « wandra », terminaison de noms de population .

Au IXe et Xe siècles, on employait régulièrement le mot « Flandre » au pluriel : Flandriæ, comes Flandrianum. La forme « Flandrum » engendra « Vlaanderen » et fut latinisée en « Flandria ».

Enfin, en celtique, « vlae-land » signifie « le pays de la pluie » et il est donc également possible que « vlae land » soit à l’origine de « Vlaanderen ».

Comté de Flandre (1609)

Une tradition légendaire s’est formée sur les origines du comté de Flandre. Charlemagne aurait donné cette « terre bréhaigne, peu valant et pleine de palus » à un très noble baron nommé Liederic. Au IXe siècle, Baudouin Bras de Fer, personnage qui était déjà puissant dans les régions septentrionales du bassin de l’Escaut où il guerroyait contre les Normands, enleva Judith, fille de Charles le Chauve et veuve du roi anglo-saxon Ettelwolf. Le roi de France dut bien accepter ce gendre fougueux a qui il donna en fief la marche de Flandre qui se composait de quatre districts principaux : le pagus Mempicus (comprenant le pagus Flandrencis et le pagus Tornacensis) et les pagi Taruacensis, Bononiencis et Atrebatensis.

La dynastie fondée par Baudouin Bras de Fer et la princesse carolingienne Judith prit fin avec Baudouin VII qui mourut sans enfants, en 1119 et laissa le comté de Flandre à son cousin Charles de Danemark, dit le Bon, qui fût assassiné en 1127 par le chancelier de Flandre. Louis le Gros, roi de France, voulut remplacer le défunt par un chevalier normand, Guillaume Cliton, mais les Flamands s’insurgèrent contre leur suzerain et choisirent pour comte, Thierry d’Alsace, petit-fils de l’ancien comte de Flandre, Robert le Frison.

Investiture de Baudouin Bras de Fer par Charles le Chauve

Baudouin V, comte de Hainaut, succéda à Philippe d’Alsace en 1191, sous le nom de Baudouin VIII. Son fils, Baudouin IX, devint empereur de Constantinople en 1204 et les deux maris successifs de sa fille Jeanne, Ferrand de Portugal et Thomas de Savoie, portèrent le titre de comtes de Flandre et de Hainaut.

Marguerite de Constantinople, fille cadette de Baudouin IX, épousa en premières noces Bouchard d’Avesnes et, en secondes, Guillaume de Dampierre. Le comte de Flandre revint au fils de ce dernier, Gui de Dampierre et de Hainaut à Jean, fils de Bouchard d’Avesnes.

Robert III de Béthune succéda en 1305, à Gui de Dampierre et à la mort de son fils ainé, Louis de Nevers, le comté de Flandre passa à Louis de Male. Marguerite de Male, fille unique et héritière de ce dernier, épousa en 1369, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi et en 1419 Philippe le Bon réunit le comté de Flandre à ses états. En 1482, à la mort de Marie de Bourgogne, épouse de Maximilien d’Autriche, la Flandre entra dans la maison de Habsbourg puis, après l’abdication de Charles V, dans celle d’Espagne. En 1713, les Pays-Bas passèrent sous la souveraineté de l’Autriche.

Philippe le Hardy

Le Provinces belges, conquises par la France en 1792, reprises par l’Autriche l’année suivante, furent incorporées à la France en 1797 par le traité de Campo-Formio. De 1794 à 1814, la Flandre fut divisée en deux départements : celui de la Lys et celui de l’Escaut, ayant respectivement Bruges et Gand pour préfecture.

Cette scission se maintint sous le régime hollandais et, en 1830, l’ancien comté de Flandre, amputé de la Flandre zélandaise, donna naissance à deux provinces : la Flandre occidentale avec Bruges comme chef-lieu et la Flandre orientale avec Gand.

Louis de Male avait été le dernier dynaste particulier de la Flandre. Le titre de comte de Flandre fut porté, après lui et jusqu’à la fin de l’Ancien régime, par les souverains successifs de la Belgique.
Le titre de comte de Flandre fut octroyé, le 14 décembre 1840, au prince Philippe-Eugène, fils puiné de Léopold Ier et futur père du roi Albert Ier. Le prince Charles de Belgique en fût ensuite le détenteur jusqu’à sa mort en 1983.

Bernard Coomans de Brachène
Membre de Pro Belgica
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