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mardi 12 avril 2011

Armorial du Hainaut

Le plus ancien signe héraldique connu du comté de Hainaut est l’écu à trois chevrons du sceau de Baudouin V le Courageux (1171-1195). Le mariage de ce prince avec Marguerite d’Alsace avait réuni une seconde fois le comté de Hainaut et le comté de Flandre qui l’avaient déjà été une première, mais de façon précaire, par l’union de la comtesse Richilde avec Baudouin de Flandre et c’est pourquoi le fils de Marguerite d’Alsace, Baudouin VI de Constantinople (1195-1202) adopta les armes de Flandre. Il semble que ce prince possédait plusieurs sceaux et qu’il se servait, en Flandre, d’un scel et d’un contre-scel équestre aux armes de Flandre, mais qu’à Mons il prenait la croix de Savoie.

En 1212, son successeur, Ferrand de Portugal, portait à la fois, dans son sceau, le lion – en qualité de comte de Flandre – et dans son contre-sceau l’écu chevronné d’or et de sable de six pièces avec en exergue, la mention du comté de Hainaut . On peut donc dire que depuis une époque incertaine jusqu’à la fin du XIème siècle, l’écu du Hainaut fut « d’or à trois chevrons de sable », armes que nous retrouvons dans celles de nombreuses localités hennuyères, telles que Soignies, Cuesmes, Nimy et Maisières, et que ce comté fit ensuite usage des armes dynastiques de ses souverains, c’est-à-dire du lion de Flandre. A propos de celui-ci, une légende – sans fondement historique – prétend que Jean d’Avesnes aurait injurié sa mère, Marguerite de Constantinople, en présence du roi de France Saint-Louis, qui se serait écrié : « Quiconque terni de sa bouche l’honneur de celle qui lui a donné le jour, mérite d’être privé de ses armes et de sa langue » et qui aurait condamné le fils de Bouchard d’Avesnes à supprimer les griffes et la langue du lion de Flandre qu’il portait dans ses armes. Cette brisure déshonorante en fit ce qu’on appelle en héraldique un lion morné.

Jean II d’Avesnes cessa de porter les armes pleines de Flandre et les écartela avec celles du comté de Hollande dont il avait hérité de sa mère, Alice de Hollande, après l’extinction de la descendance masculine du comte Florent IV . Jean II portait en cimier une aigle impériale, empruntée également au blason maternel. Alice était en effet, la sœur de l’empereur Guillaume et il était d’usage que les membres de famille impériale portassent l’aigle dans leur écu ou dans les accessoires de celui-ci.

Guillaume 1er, dit le Bon, eut une fille, Marguerite d’Avesnes, qui épousa Louis de Bavière et les armes hennuyères furent écartelées avec celles de Bavière jusqu’en 1436, année qui vit la fin du règne de Jacqueline de Bavière.

Sous les princes de la maison de Bourgogne, le Hainaut porta des armes semblables à celles de la Flandre, puis, peut-être pour éviter toute confusion, repris sous Philippe le Beau, la combinaison écartelée Hainaut-Hollande. La province de Hainaut porte aujourd’hui encore celle-ci qui se blasonne comme suit : écartelé au 1 et 4 d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules, aux 2 et 3, d’or au lion de gueules, armé et lampassé d’azur.



Source : « Armorial des Provinces et communes de Belgique », Max Servais, Éditions du Crédit Communal de Belgique, 1955, Bruxelles

Merci à Bernard Coomans de Brachène, membre et administrateur de Pro Belgica

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