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lundi 12 septembre 2011

Commémoration de la Journée internationale de la Résistance sur le site de la Malogne à Cuesmes

Après les allocutions du Dr. Dangoisse, Président de l'Union Nationale des Compagnons de la Libération, et de M. Jean-Pierre Dupont, Officier d’État civil, Échevin de l’État civil, de la Population et des Associations patriotiques, des fleurs ont été déposées par le Représentant du Collège montois, des pays étrangers (États-Unis, France, Russie et Pologne) et des Groupements étrangers et belges.




Discours de Monsieur Jean-Pierre Dupont :

Mesdames, Messieurs

Comme chaque année à la mi-septembre, le docteur Dangoisse, Madame Auquier et leurs amis nous donnent rendez-vous pour nous souvenir  d’un passé encore récent où notre commune était dans la tourmente.

Septembre 44, après quatre longues années de privation de liberté d’aller et venir librement, d’exprimer son opinion librement, de manger à sa faim chaque jour, de trembler à la vue d’une voiture noire avec des « hommes en manteau de cuir », notre commune est libérée par les forces alliées et plus précisément par l’armée des États-Unis d’Amérique.

La joie d’une liberté retrouvée envahissait la population, la vigilance était retombée d’un cran, mais l’ennemi était toujours aux abois, revanchard et décidé à calmer son ire sur les premiers venus.

Les premiers furent 4 résistants du Front de l’Indépendance :  Léon Delhaye, 20 ans, Evariste Bauvois, 19 ans, Albert et Jean Decrucq, 23 et 18 ans.
Les Allemands poursuivirent leur course meurtrière en mettant froidement fin aux jours de Léopold Bolette, 23 ans, résistant également ainsi  que Ladislaw Kunys, polonais, qui avait le tort de se trouver là où les Allemands aveugles de rage se trouvaient.

La course démente se termina par l’assassinat de Henri Delaunois, 25 ans, résistant et de Virgile Beillard, 22 ans. De nombreux civils n’appartenant pas aux mouvements de résistance furent victimes de cette vendetta.  Je citerai Camilla Stoquart et Fernande Vertenoeuil.

La commune de Cuesmes organisa pour ces héros des funérailles grandioses le 7 septembre, conseil communal en tête ; toute la population de Cuesmes se souvint de ses martyrs.

Quelques mois auparavant Auguste Nicodème, Commissaire de police avait froidement été abattu par des collaborateurs alors qu’il avait été soit disant rappelé pour assurer son service. La collaboration avec l’ennemi est une attitude abjecte qu’aucune situation si dramatique soit elle ne justifierait que l’on puisse gommer. Ce serait le pire affront que nous puissions infliger à celles et ceux qui ont donné vie et santé pour notre liberté.

Les années passent  et en 1970,  Emeric Larmusiaux qui avait participé aux combats de la résistance, réalise enfin avec le concours de René Noël,  dernier Bourgmestre de Cuesmes, grand résistant, et du conseil Cuesmois de l’époque, de faire ériger ce mémorial.

Sachez que dans le socle se trouve des urnes contenant de la terre russe, anglaise, française, canadienne, polonaise,  américaine ainsi que des camps de concentration.

L’année dernière, je vous disais que la Région wallonne avait lancé un appel à projet visant à remettre en état les sépultures, monuments et autres lieux de souvenir liés aux deux conflits mondiaux. Le collège a décidé de retenir ma proposition de s’inscrire dans le projet par lequel il est possible de remettre en état les sépultures des héros cités auparavant. Notre projet a été retenu par la Région wallonne. Les travaux conséquents de déplacement du monument à la résistance, de la remise en ordre des sépultures dégradées par le temps doivent être terminés pour la fin de l’année. C’est je pense une nouvelle, dont tout le monde se réjouit surtout le monument à la résistance dont on espère depuis longtemps le voir retrouver un endroit correct dans notre commune.

Aujourd’hui, nous vivons en paix depuis 1945, les institutions internationales ont permis cette période calme, c’est très bien ainsi.

N’oublions pas que dans nos organes représentatifs, siègent à nos côtés des représentants d’un parti qui glorifie les agissements d’Hitler. Je ne veux croire qu’ils soient vraiment des enfants de ce fascisme qui a provoqué les situations dont je viens de parler mais le fait,  pour notre système, de laisser des milliers de concitoyens en dehors du chemin, active ce phénomène.

Soyons attentifs, ne minimisons pas cette situation car finalement, elle rappelle les années précédant le conflit  qui coûta notamment la vie à celles et ceux pour qui nous sommes là aujourd’hui.

Je vous remercie de votre présence et de votre attention



Gaston Meuwis, Porte-Drapeau National, Croix de Guerre et Armée Secrète,
Vice-Président Croix de Guerre Brabant

Merci à Maryse Romain (photographe de Jean-Pierre Dupont, échevin de l’État-Civil et des associations patriotiques à Mons) pour les photos

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