Photo datant de 1938 |
Suite au décès tragique du roi Albert Ier en 1934, la Belgique a tenu à ériger dans toutes ses provinces des monuments au souvenir du roi défunt, dont le rôle lors de la Première Guerre Mondiale était encore très vivace dans les esprits. La France n’en fut pas en reste avec un imposant monument à la gloire du souverain placé dans sa capitale, Paris, près de la place de la Concorde.
La statue équestre en bronze du troisième roi des Belges a été réalisée grâce aux dons arrivés suite au lancement d’une souscription nationale française réalisée par un comité dont la présidence fut assumée par le maréchal Lyautey. Elle a été commandée auprès du sculpteur Armand Martial et des architectes Baudruche et Camelot.
Une commission exécutive du Monument au Roi Albert à Paris fut alors mise sur pied, composée de deux vice-présidents : M. Pierre de Margerie, ancien ambassadeur français en Belgique, et le général de division Brécard, ancien chef de la mission française auprès de l’armée belge. Quant au secrétaire général de la commission, il s’agissait du comte Félix de Vogüé.
Parallèlement à cette commission, un comité de patronage avait également vu le jour. Il était composé des trois personnes citées plus haut, ainsi que de M. Le Tellier, ambassadeur de Belgique en France ; le général Weygand de l’Académie française ; le général de division Degoutte ; le vice-amiral Ronarc’h, ancien commandant de la brigade des Fusiliers Marins ; le colonel Picot, ancien ministre et président de l’Union des Blessés de la Face ; M. Henri Verne, directeur des Musées Nationaux et de l’Ecole du Louvre ; et le comte Wladimir d’Ormesson, secrétaire général de ce comité.
Le monument fut inauguré en grande pompe le 12 octobre 1938 en présence de M. Albert Lebrun, président de la république de l’époque, de la veuve du roi, la reine Elisabeth, et de son fils aîné, le roi Léopold III, ainsi que du maréchal Lyautey, de M. Le Provost de Launay, président du conseil municipal, sans oublier nombre de personnalités de la commission exécutive ou du comité de patronage.
Durant les visites d’Etat en France que réalisent nos souverains, lorsqu’ils sont de passage à Paris, ils prennent toujours le temps de venir saluer ce monument honorant la mémoire de leur illustre ancêtre. Situé initialement sur le Cours-de-la-reine (VIIIe arrondissement), un tronçon de ce cours, entre la place du Canada et la place de l’Alma, a été renommé Cours-Albert-Ier.
Bas relief de gauche évoquant les villes de Liège, Louvain, Malines, Namur, Dinant, Anvers, Termonde, Furnes, Ypres, Dixmude et Nieuport. |
Bas relief de droite évoquant les provinces belges, dont un rappel se trouve au sol du piédestal, entourant le monument, avec les différentes armoiries des entités provinciales. |
Le roi Albert Ier n’est pas la seule personnalité de notre dynastie qui est présente dans la Ville lumière. Sa belle-fille, la reine Astrid, décédée des suites d’un accident de voiture en 1935, a reçu un honneur dans le même arrondissement. En effet, on peut y trouver une Place de la reine Astrid. A l’origine, une souscription avait été lancée pour pouvoir ériger un monument à sa mémoire. Pour des raisons inconnues, ce dessein n’a pu être réalisé.
La reine possède tout de même son buste, dans la rue d’Arcole, dans le IVe arrondissement, sur l’une des façades de l’hôtel Dieu. Il est précisé que cet honneur est rendu « en souvenir de la Reine Astrid et en commémoration de l’hôpital Albert Ier installé à la maternité de l’hôtel Dieu du 21 décembre 1914 au 31 juillet 1919 ». Cet hôpital militaire avait été à l’époque inauguré conjointement par le vice-président du conseil des ministres belge, M. Carton de Wyart, et par M. Viviani, président du Conseil français. Par ailleurs, la cour d’honneur de ce bâtiment avait été alors rebaptisée « cour de la reine Elisabeth ».
Au détour du célèbre cimetière du Père Lachaise, il est possible d’apercevoir un monument et un ossuaire dédié aux soldats belges morts en France durant 1914-1918, et plus exactement 103 soldats dont les noms sont gravés à l’arrière. Ce monument a été inauguré le 8 octobre 1922 en présence du baron de Gaiffier d’Estroy, ambassadeur de Belgique à Paris, et de M. Raiberty, ministre de la Marine. L’inauguration officielle fut également l’occasion d’y inhumer un soldat belge inconnu.
(Photo www.bel-memorial.be) |
(Photo Marie-Madeleine) |
A côté de ce monument, une stèle plus modeste rend hommage à un Belge, M. Georges Piron de la Varenne. Il était le président des Volontaires de Guerre Belges en France, chevalier de l’Ordre de Léopold, de l’Ordre de la Couronne, de l’Ordre de la Légion d’Honneur et titulaire de la Croix de l’Yser. Il fut assassiné par les Allemands à Cologne le 15 octobre 1943.
(Photo www.bel-memorial.be) |
Merci à Nancy et Marie-Madeleine pour les photos actuelles de Paris, et à Valentin Dupont, membre de Pro Belgica Hainaut, pour les recherches historiques.
Super article, en effet! Et ça fait plaisir aux Belges, why not?
RépondreSupprimerUn peu partout en France on a rendu homage au Roi Albert ! Il était normal que Paris le fasse aussi avec en plus d'un nom de rue, une ou deux statues de ces deux souverains mythiques. Il est aussi plus que normal de rendre homage aux Belges qui sont morts en sol français, c'était la moindre des choses !
RépondreSupprimerBien amicalement !
Florence