mercredi 2 février 2011

Opinion de Henri Mairlot (BPlus Hainaut)

Nous vivons un moment paradoxal : on veut que cela change et pratiquement c'est l'immobilisme le plus complet qui prévaut. Bart De Wever a bâti sa réputation sur son discours, avec lui les choses allaient changer rapidement! Yves Leterme l'avait pensé tout autant. Les responsables politiques autour de la table proposent tout en critiquant les propos des autres. Mais n'étant pas grands experts, ils doivent faire appel à des spécialistes extérieurs manipulant des programmes informatiques plus ou moins bien ajustés à la matière extrêmement complexe, ce qui me fait penser aux politiciens de jadis et de maintenant encore faisant appel à "Madame Soleil" scrutant son globe de cristal pour connaître la voie à suivre!

Ils sont tous lamentables quand ils sont interrogés par les médias, ils sont fatigués et ne savent plus que dire... "Nous sommes sur la bonne voie" alors qu'ils ne sont encore qu'à l' abc de la réforme voulue! Depuis six mois, ils parlent de la manière de faire rentrer de l'argent et surtout comment se le répartir, alors qu'il y a encore BHV, Bruxelles, la dette publique, le budget, le socio-économique, la réputation de la Belgique, sa fiabilité et j'en passe!

Bart De Wever est un apprenti sorcier qui croit pouvoir révolutionner la formation de la Belgique en un tour de main. En bon historien, il devrait savoir qu'il faut prendre en compte l'inertie d'un État. C'est grâce à celle-ci que la Belgique tient le coup avec le gouvernement en affaires courantes qui a pu assurer la présidence européenne avec succès. Le PIB, les exportations progressent. N'est-ce pas là la leçon à tirer, nous n'avons pas besoin d'une solution tout de suite. C'est que si la Belgique doit évoluer, tout le monde en est convaincu, cela ne peut se faire que d'une manière progressive et réfléchie. Que l'on forme immédiatement un gouvernement avec les partis réunis autour de la table des discussions et que parallèlement, un comité de sages s'occupe indépendamment de la réforme de l'État en toute indépendance. Rappelons qu'un sage est quelqu'un qui a la juste connaissance des choses, ce que ne sont pas, faut-il le dire, les politiques attablés depuis plus de six mois, non pas pour une grande bouffe mais pour bouffer l'autre sans se faire bouffer soi-même!

Les contradictions sont multiples. Ainsi Bart De Wever rompt une lance pour une Belgique unitaire en disant qu'un seul ministre pour les problèmes d'immigration et les sans-logis ferait mieux que les sept ministres actuels impliqués dans cette problématique. Pourquoi diviser quand l'expérience montre l'intérêt de simplifier les structures, de fusionner? Bart De Wever se veut le sauveur de la Flandre mais il la met en difficulté en voulant la marginaliser au sein de l'Europe, en montrant que le pays est instable, ingouvernable, à l'avenir incertain, ce qu'il faut pour repousser les investisseurs potentiels! Se rend-il compte de la fragilité de nos entreprises, Opel et Arcelor p.ex., dont le centre de décision se trouve à l'étranger? Que dire du taux d'intérêt de la dette qui ne risque que de monter!

Autre ambiguïté, nous avons voté pour des partis régionaux qui présentaient des programmes régionaux, qui ne tenaient pas compte de l'existence de l'autre région, ou ne parlaient pas de dette publique, de difficultés financières, il suffit de taxer les autres. N'est-ce pas le nœud du problème : à qui faire payer la note de nos extravagances? Six mois pour ne pas trouver de réponse! En Flandre plus qu'en Wallonie, on a créé une psychose de l'autre, comme si les populations n'avaient pas un passé commun. Hors la population d'origine étrangère de plus en plus nombreuse, majoritaire même à Bruxelles, rares sont les familles qui n'ont pas de lien au-delà de la frontière dite linguistique.

Henri Mairlot
Responsable de BPlus-Hainaut et administrateur de BPlus (www.bplus.be)

A noter que le dimanche 12 juin 2011, BPlus organisera la 3ème édition de la balade cycliste "De rivier die ons samenbrengt/Ce fleuve qui nous unit" le long de l'Escaut entre Tournai, Audenarde et Gand.

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