mercredi 3 août 2011

Des communes hennuyères contre l'amnistie


Suite à la proposition de loi d'amnistie des collaborateurs belges des nazis durant la deuxième guerre mondiale déposée au Sénat par le Vlaams Belang, plusieurs communes hennuyères (Anderlues, Charleroi, Erquelinnes, Ham-sur-Heure et Pont-à-Celles) s'y opposent via une motion votée par le conseil communal. Les responsables politiques de ces communes ont expliqué leur démarche au groupe Sud Presse.

Antoine Tanzilli, échevin à Charleroi : "Le pardon est une chose. L'oubli en est une autre. En amnistiant les collabos belges, cela revient à dire que leur faute n'en est plus une. Cette loi aurait l'effet de gommer définitivement les erreurs de notre passé. Et cela, le conseil communal de Charleroi ne peut décemment pas l'accepter. Les partis démocratiques présents à Charleroi sont donc unanimement contre la proposition de loi prônant l'amnistie des collabos proposée par le Vlaams Belang".

Yves Binon, bourgmestre d'Ham-sur-Heure : "L'oubli est tout bonnement impossible. Les erreurs du passé doivent restées à jamais punies, car pour construire convenablement l'avenir, il faut connaître le passé".

Christian Dupont, bourgmestre de Pont-à-Celles : "Cette motion est essentielle. Même si nous ne sommes pas encore au vote de la loi proprement dite, nous avons décidé de prendre les devants. Via cette motion, nous dénonçons les dangers et les conséquences d'une telle mesure. Nous ne voulons pas blanchir et réhabiliter les inciviques qui ont manqué à leur devoir de citoyen. Nous ne pouvons la plonger dans l'oubli, sinon nous courons le risque que cela se reproduise un jour. Il est évident que si une seule commune vote la motion, l'impact ne sera pas énorme. Par contre, si une grande majorité y a recours, cela peut avoir un poids certain sur le débat. Ensemble, nous pouvons faire réellement entendre notre voix. L'important n'est donc pas notre réaction à proprement parlée, mais bien l'ensemble des réactions combinées".

Président du comité de liaison des Associations Patriotiques de Charleroi, Jules Nitelet réagit à ces motions : "Leur prise de position est totalement compréhensible. Je n'en attendais pas moins de nos responsables politiques. La loi du Vlaams Belang est un véritable scandale. Ils veulent absoudre ces traîtres. C'est le monde à l'envers! Je pense qu'il faut laisser les inciviques là où ils sont. A Charleroi, chaque année, nous célébrons la mort de 250 résistants qui ont été tués à cause de collabos. Alors le pardon... Je peux vous confirmer que toutes les associations patriotiques de Charleroi sont outrées et se sentent insultées. Comment pourrions-nous un jour oublier et leur pardonner tout le mal qu'ils ont fait à de nombreux innocents? Mon père, qui était résistant actif, a été prisonnier de guerre durant la première et la deuxième guerres mondiales. Tant de souffrances dûe à ces collaborateurs belges qui l'ont dénoncé lâchement. Alors effacer cela de notre mémoire, cela serait un véritable scandale".

source : quotidiens du groupe Sud Presse le 24 juillet 2011

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