jeudi 2 décembre 2010

Des Belges avant l'heure aux Etats-Unis (2e partie) : La colonisation



Mais c’est en mai 1624 que débarquent plusieurs familles wallonnes ainsi que quelques familles flamandes via le « Nieu Nederland », navire affrété par la CIO au Nouveau Monde, avant de remonter l’Hudson River. L’émigration se poursuit et le 4 mai 1626 le « Sea-Men » jette l’ancre à Manhattan. D’autres vagues d’émigrations auront lieu, comme en 1634, qui verront la venue de Rachel, Isaac et Henri, enfants de Jessé de Forest, venus poursuivre le désir de leur défunt père. 

Ces colons auront la tâche d’apporter leurs savoirs faire, d’y importer économie, commerce et industrie, de donner naissance à l’une ou l’autre ville à laquelle il faut y joindre d’éventuelles fortifications et à tout cela s’ajoute le devoir de traiter avec les populations indiennes. Cela se passera bien sûr à l’emplacement actuel de New York, mais aussi de la ville d’Albany ou de Gloucester tout comme dans les états de Delaware, du Connecticut, de New Jersey ou de Pennsylvanie. 

Pierre Minuit (1580-1638) né à Wesel en Rhénanie, mais dont ses parents sont originaires de Tournai est l’un des plus célèbres personnages de cette expédition. En 1626, il achète aux indiens de Manhattan, pour l’équivalent de 60 florins, leur île. Il se fera remarqué pour son ouverture d’esprit face aux populations autochtones, il sera d’ailleurs appelé à devenir gouverneur de 1626 à 1632 de la « Nouvelle Belgique », comme en atteste des sceaux de l’époque (Novi Belgii ou encore Nova Belgica). Ce territoire, qui s’insère dans la province « Nieuw Nederlands » et qui appartient donc à la CIO, comprend New-York et ses environnants ainsi que les îles de Manhattan, Long Island et State Island, cette dernière sera achetée en 1630 par le Gantois Michel de Pauw. A noter que les premiers offices religieux new yorkais furent célébrés selon le « Confessio Belgica », œuvre du Montois Guy de Bray (1522-1567) parue en 1561. 

Cependant, peu à peu, la CIO va imposer une « néerlandisation » du territoire majoritairement conquis par les Wallons. Ainsi les patronymes sont modifiés (par exemple, Minuit deviendra Minnewit), la religion réformée est la seule tolérée (ce qui ne pose pas de problèmes puisque ces Wallons sont calvinistes) et l’usage du bas-allemand (à l’origine du flamand et du néerlandais actuels) est obligatoire dans les actes publics. Pour des raisons inconnues mais on imagine que c’est son ouverture d’esprit, Minuit est rappelé aux Pays-Bas en 1632, ce qui ne l’empêchera pas de remettre le couvert avec Usselinx. Il sera envoyé une fois de plus aux Amériques, afin de fonder « New Sweden » en 1638, une colonie au nom de la reine Christine de Suède, à l’emplacement actuel de la ville de Wilmigton (Caroline du Sud). 



Il faut attendre 1647 pour que le prétendu fondateur de New-York, le Hollandais Peter Stuyvesant (1610/1612-1672), y débarque, nommé gouverneur de ce qu’il renomme « Nouvelle Amsterdam », même si sur les nouveaux sceaux une référence est faite au passé puisqu’on peut lire « Sigillum Amstellodamensis in Novo Belgo ». 

Valentin Dupont 
Membre de Pro Belgica 
Webmaster de Pro Belgica Hainaut

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire