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lundi 5 mai 2025

L'Ordre de Marie de Hongrie à Binche

Le 26 avril, la 32e cérémonie d’investiture dans l’Ordre de Marie de Hongrie s’est déroulée dans la collégiale Saint-Ursmer à Binche. Avant cette cérémonie, une réception était organisée à l'hôtel de ville. La journée s'est clôturée par une marche aux flambeaux dans les rues de Binche. 

Photo : Ordre de Marie de Hongrie


L’Ordre de Marie de Hongrie, créé en 1992, a pour objet de récompenser toute personne qui, de par son action, fait honneur à la ville de Binche. Il fait référence à l’archiduchesse Marie d’Autriche (1505-1558), infante d’Espagne, reine consort de Hongrie et de Bohême, qui fut ensuite désignée comme gouvernante des Pays-Bas espagnols de 1531 à 1555. 

Photo : Ordre de Marie de Hongrie


Son frère Charles Quint (1500-1558) lui a donné en apanage viager le domaine de Binche en 1545, qui deviendra une de ses résidences préférées. Elle décida d’ailleurs de faire raser la partie médiévale du château de Binche au profit de la construction d’un somptueux palais. En 1549, Marie reçoit Charles Quint et son neveu, le futur roi Philippe II (1527-1598). A cette occasion, elle organise pendant six jours les « Triomphes de Binche » (fêtes, bals et tournois). À son retour en Espagne, le roi Philippe II est tellement impressionné par le palais de Binche qu’il s’en inspire pour la construction de  plusieurs palais royaux. 

En 1554, les troupes françaises ont incendié le palais de Binche. Ensuite, des projets de restauration n’ont pas été menés à bien, et le palais, en ruines, a finalement été détruit vers 1704. Aujourd’hui, il ne subsiste que quelques murs et fondements médiévaux du château et du palais.

Photo : Ordre de Marie de Hongrie


Les cérémonies à Binche se sont déroulées en présence de l'archiduc Carl Peter d'Autriche, Grand Cordon de l'Ordre de Marie de Hongrie auquel il accorde son haut patronage depuis plusieurs années. Il a repris cette charge honorifique à son père, l’archiduc Rodolphe (1919-2010), fils du dernier empereur d'Autriche et roi de Hongrie. 

Photo : Ordre de Marie de Hongrie


mercredi 2 avril 2025

Joseph-Olivier Andries (1796-1886), membre du Congrès National

Dans la liste alphabétique des membres du Congrès National, on trouve en deuxième position Joseph-Olivier Andries (1796-1886), le fils du bourgmestre de Ruddervoorde. Après ses études au séminaire de Gand, il est ordonné prêtre à Malines en 1820. 

Joseph-Olivier est nommé curé de la paroisse de Middelbourg, où il soutient les pétitions contre la politique du roi Guillaume d'Orange. En 1830, il rejoint les révolutionnaires et est élu membre du Congrès National pour le district d'Eeklo. Il y vote pour l'indépendance de la Belgique, la monarchie constitutionnelle et le choix de Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha comme premier roi des Belges. Il sera ensuite député de l'arrondissement de Gand jusqu'en 1839. 

Après l'approbation du traité des XXIV articles en 1839, Joseph-Olivier se retire de la politique. Ce traité met huit ans à être accepté par le roi Guillaume d'Orange car il contenait la reconnaissance internationale de la Belgique et fixait les nouvelles frontières des deux pays. 

Joseph-Olivier part alors étudier à Rome, avant de revenir en Belgique pour gérer les travaux de la cathédrale Saint-Sauveur de Bruges après son incendie. Il a aussi été le co-fondateur de la Société d'Histoire de Bruges. 

Après une vie bien remplie de prêtre, homme politique et historien, Joseph-Olivier Andries décède en 1886 à Bruges et est inhumé à Middelbourg. 





In de alfabetische lijst van leden van het Nationaal Congres komt Joseph-Olivier Andries (1796-1886), de zoon van de burge-meester van Ruddervoorde, op de tweede plaats. Na zijn studies aan het seminarie van Gent wordt hij in 1820 priester gewijd in Mechelen. 

Joseph-Olivier wordt tot pastoor van Middelbourg benoemd, waar hij voorstander is van petities tegen het beleid van Koning Willem van Oranje. In 1830 sluit hij aan bij de revolutionairen en wordt verkozen tot lid van het Nationaal Congres voor het dis-trict Eeklo. Hij stemt voor de Belgische onafhankelijkheid, voor de constitutionele monarchie en voor de keuze van Leopold van Saksen-Coburg als eerste koning der Belgen. Daarna wordt hij parlementslid voor het arrondissement Gent tot 1839. 

Na de goedkeuring van het Verdrag der XXIV Artikelen in 1839, trekt Joseph-Olivier zich terug uit de politiek. Het duurde acht jaar voordat dit verdrag werd goedgekeurd door Koning Willem van Oranje, omdat het de internationale erkenning van België bevatte en de nieuwe grenzen van de twee landen vastlegde. 

Joseph-Olivier gaat vervolgens in Rome studeren; hij komt terug naar België om de werkzaamheden aan de Brugse Sint-Salvatorskathedraal te leiden nadat deze was afgebrand. Hij is ook medeoprichter van het Brugse Genootschap voor Geschiede-nis. 

Na een druk leven als priester, politicus en historicus sterft Joseph-Olivier Andries in 1886 in Brugge en wordt in Middelburg begraven.

Vincent Leroy

vendredi 28 mars 2025

Le drapeau d'honneur de Neufchâteau

A noter que Neufchâteau a reçu cette distinction car une compagnie de soldats hollandais venant de Luxembourg et se rendant à Bouillon pour défendre la forteresse y a été stoppée. Les officiers hollandais ont été arrêtés et les soldats de la troupe, en grande partie des Luxembourgeois, ont été démobilisés et sont retournés dans leur famille. 

Par ailleurs, des volontaires ont été envoyés à Bruxelles puis à Anvers, sous la conduite du lieutenant J. H. Lozet. La tombe de ce dernier est d’ailleurs toujours visible au cimetière de Neufchâteau. La Rue du Lieutenant Lozet lui rend hommage. 

Le drapeau d’honneur a été récupéré le 27 septembre 1832 par l’échevin François Joseph Leclere. Plus d’un siècle plus tard, le 9 septembre 1944, lors de la libération de la ville, le drapeau fut processionné dans les rues par des anciens combattants belges. Il est aujourd’hui exposé dans l’escalier de l’hôtel de ville.


Photo d'archive

Le 9 septembre 1944

Photo : Cercle Royal "Terre de Neufchâteau"

Photo : Cercle Royal "Terre de Neufchâteau"

Photo : Cercle Royal "Terre de Neufchâteau"


jeudi 27 mars 2025

Le drapeau d'honneur 1830 de Gosselies

Le drapeau d’honneur décerné à Gosselies (aujourd’hui section de Charleroi) est conservé au Centre civique de Gosselies, un ensemble de bâtiments de style éclectique construits dans le dernier quart du XIXe siècle et qui abrite désormais les services administratifs de la ville de Charleroi. Une plaque commémorative située à l'entrée du Centre civique rend d'ailleurs hommage à plusieurs héros : des volontaires de 1830, ainsi que des victimes de la Première Guerre mondiale (militaires, civils et déportés). 




Lors de la révolution belge, un premier contingent de 47 volontaires, commandé par Louis-Alexandre Thomas, un vétérinaire qui avait rapidement organisé un « comité de sûreté publique », a rejoint Bruxelles et a commencé à participer aux combats dans le Parc royal le 24 septembre. Ces volontaires ont pris d’assaut l’athénée qui se situait alors derrière le palais royal et l’église Saint-Jacques. Ceux-ci ont rapidement été rejoints par deux nouveaux détachements, totalisant quelques 150 hommes, placés sous les ordres de Louis Vandam. Ces autres volontaires ont combattu jusqu’à la Porte de Hal et certains d'entre eux ont eu pour mission d’installer une compagnie de tirailleurs à l’Hôtel Bellevue, à proximité du palais royal. 

Le 26 septembre, les volontaires gosseliens ont participé à des assauts en direction des grilles du Parc royal. Dans la nuit, Pierre-François Soupart, avec neuf autres volontaires, est même parvenu à pénétrer le palais royal et à faire flotter le drapeau belge aux fenêtres. Après que les Hollandais se soient retirés, les volontaires de Gosselies (qui comptaient dans leurs rangs au moins deux femmes) ont participé à des combats à Vilvorde. 



Plusieurs combattants de Gosselies sont décédés et sont inhumés dans la crypte de la Place des Martyrs : Jean-Joseph Hittelet, Pierre Armée, Charles Dehennaut, Jean Dekieber et Jean-Baptiste Deroy. 

Le 27 septembre 1832, c’est tout naturellement que Gosselies a reçu un drapeau d’honneur des mains du roi Léopold Ier. Ce dernier, dans le cadre d'une série de visites dans le Hainaut, était d’ailleurs passé par Gosselies le 23 février 1832. Lors de la cérémonie de remise des drapeaux, la délégation gosselienne était composée de cinq volontaires emmenés par leur commandant Louis-Alexandre Thomas. 

A noter qu’en 1833, six Gosseliens ont été décorés de la Croix de fer : Jean-François Fauconnier, Edouard Favresse, Nicolas Hennaut, Pierre-Joseph Sabeau, Jean-Baptiste Schmidt et Louis-Alexandre Thomas.


Merci au vicomte Louis le Hardÿ de Beaulieu pour ses informations

Vous pouvez retrouver plus d'informations sur le sujet dans la brochure Les Gosseliens au cœur des journées de septembre 1830 rédigée en 2022 par ce dernier et accessible en ligne sur le site du Cercle d'Histoire de Gosselies

dimanche 16 février 2025

Lactance Allard (1779-1844), membre du Congrès National

Dans l'ordre alphabétique des membres du Congrès National, on trouve en premier Lactance Allard, né en 1779 à Tournai. Après des études au collège Saint-Paul, il choisit le métier d'avocat et épouse une Tournaisienne, Romaine Drogart. Il est élu conseiller communal de Tournai à partir de 1821, puis se retrouve échevin au moment où la révolution belge éclate. Il se dévoue au nouveau conseil de régence de la ville, avant d'accepter de faire partie des sept personnes qui vont représenter l'arrondissement de Tournai au Congrès National 1830-1831. En remerciement de ses services, le roi Léopold Ier lui octroie la Croix de Fer en 1835. 

Lactance Allard ne souhaite pas ensuite se lancer dans la politique nationale, et préfère revenir dans sa ville des Cinq Clochers. Il est élu conseiller provincial en 1836 et sera vice-président de cette assemblée. Il est décédé en 1844 à Tournai.






In alfabetische volgorde van de leden van het Nationaal Congres is de eerste Lactance Allard, geboren in Doornik in 1779. Na zijn studies aan het Sint-Pauluscollege werd hij advocaat en trouwde hij met Romaine Drogart, een vrouw uit Doornik. In 1821 werd hij verkozen tot gemeenteraadslid in Doornik; hij was schepen toen de Belgische Revolutie uitbrak. Hij zette zich in voor de nieuwe Regentenraad van de stad en stemde ermee in om één van de zeven vertegenwoordigers van het district Doornik te worden op het Nationaal Congres van 1830-1831. Als erkenning voor zijn diensten kende Koning Leopold I hem in 1835 het IJze-ren Kruis toe. 

Lactance Allard wilde geen deelnemen aan de nationale politiek. Hij keerde liever terug naar zijn geboortestad met de vijf klokkentorens. Hij werd in 1836 verkozen tot provincieraadslid en was ondervoorzitter van dit orgaan. Hij stierf in Doornik in 1844. 

 Vincent Leroy

lundi 22 avril 2024

Les Rodenbach et la Révolution belge

En 1832, la ville de Roulers a reçu un drapeau d’honneur des mains du roi Léopold Ier en guise de remerciement pour l’envoi à Bruxelles de secours aux combattants de la révolution de 1830. Ce drapeau est aujourd’hui visible à la brasserie Rodenbach. Mais pourquoi ? 



Il s’avère que le fondateur de la brasserie, Alexander Rodenbach (1786-1869), a joué un rôle lors de la révolution belge, tout comme ses frères Ferdinand (1783-1841), Constantin (1791-1846) et Pierre (1794-1848). Alexandre, Constantin et Pierre ont d’ailleurs reçu en 1835 la Croix de Fer, une décoration instituée afin de récompenser les combattants de la révolution belge. 

Alexander Rodenbach
Aveugle depuis l’âge de onze ans, Alexander commence son engagement politique vers 1826 dans le mouvement d'opposition catholique contre le roi Guillaume des Pays-Bas, notamment par des pétitions. Il y gagne le surnom de « L'aveugle de Roulers ». Lorsqu’éclate la révolution belge, il entretient l’agitation dans sa région. Durant les Journées de Septembre, il se rend avec son frère Ferdinand à Lille où, de concert avec Barthélemy Dumortier, il convoque une assemblée des exilés. À Bruges, il organise la révolution avec Adolphe Bartels. Il y provoque la débandade de la garnison hollandaise par sa proclamation enflammée adressée aux sous-officiers de l'armée, colportée dans les casernes. Ensuite, il devient membre du Congrès national. Avec ses 90 interventions en séance publique, il en est l'un des membres les plus actifs. Il soutient le duc de Leuchtenberg comme candidat au trône de Belgique. Mais lorsque Léopold de Saxe-Cobourg prête serment, il se tient à ses côtés. 

En 1831, il est élu à la Chambre pour l’arrondissement de Roulers, où il siège jusqu’en 1868. Député du parti catholique, il fait preuve d’une grande activité. Le développement économique de la Flandre Orientale et de la Flandre Occidentale est son cheval de bataille. En parallèle, Alexander poursuit des actions en faveur des aveugles. A partir de 1840, bien que parlant un néerlandais médiocre, il s’engage en faveur du mouvement flamand. En 1854, il est fait officier de l'Ordre de Léopold. Il a reçu également une dizaine de décorations étrangères. Il a été bourgmestre de Rumbeke de 1844 à son décès en 1869. Il y a construit une gare, une bibliothèque, un hôpital, une nouvelle école communale et a modernisé le réseau routier. Une statue lui rend hommage à côte de l'église. 

Constantin Rodenbach
Tout comme son frère Alexander, Constantin, qui est médecin, collabore activement au journal « Le Catholique des Pays-Bas » et contribue au mouvement pétitionnaire. Le 9 juillet 1829, il organise à Bruges le « Banquet des Infâmes » en opposition au roi des Pays-Bas et à son système de gouvernement. Avec le déclenchement de la révolution belge, il prend une part active aux événements. À la fin du mois d’août 1830, il rejoint à Bruges le comité de sûreté publique afin d’assurer la sécurité. Un mois plus tard, la garnison hollandaise est partie et la ville est passée sous le contrôle des révolutionnaires. En septembre 1830, il co-écrit même avec Jenneval une troisième version de la Brabançonne. Elu au Congrès national pour l’arrondissement de Roulers, c’est lui qui présente le projet d’exclusion à vie des Orange-Nassau au trône de Belgique. Il soutient aussi d’abord la candidature du duc de Leuchtenberg avant de finalement voter pour le prince Léopold de Saxe-Cobourg. Avant la fin des travaux du Congrès national, il est nommé commissaire de district et doit s’occuper des incursions hollandaises dans le Pays de Waes. 

En 1831, Constantin est élu à la Chambre. Il y siège jusqu'en 1839. En 1832, il est également nommé commissaire d'arrondissement à Malines. L’année suivante, il publie « Episodes de la révolution dans les Flandres de 1829 à 1831 ». Avec son épouse, une descendante collatérale de Christoph Martin Wieland (1733-1813), surnommé le « Voltaire allemand », il entretient des contacts suivis avec Charles Nodier, Victor Hugo et Alexandre Dumas. En 1839, Constantin se lance dans la carrière diplomatique. D’abord ambassadeur en Suisse, il accède ensuite à un poste en Grèce. En 1846, il décède inopinément à Athènes et est inhumé sous un rocher en face de l’Acropole. 

Manuscrit de la troisième version de la Brabançonne signé par Jenneval et Constantin Rodenbach



Pierre Rodenbach

Pierre Rodenbach a quant à lui fait carrière dans l’armée, d’abord française puis hollandaise, avant de démissionner en 1818. Dès juin 1829, il se fait connaître en remettant au roi Guillaume Ier des Pays une pétition rédigée par son frère Alexandre appelant à la libération de Louis de Potter et d’autres prisonniers politiques. S’inspirant d’un discours prononcé à Liège en juin 1829 par le roi Guillaume qui qualifiait d’infâmes les attaques incessantes de l’opposition, il institue avec son frère Constantin l’« Ordre de l’Infamie ». Les deux frères font frapper à Bruges des « médailles d’infamie » portant à l’avers la devise « Rex. lnfamia nobilitat, - Lex. Fidèle jusqu'à l'infamie », et au revers les articles 151 et 161 de la Loi Fondamentale concernant le droit de pétitionnement et le droit pour les Etats provinciaux de faire valoir leurs griefs auprès du Roi et des Etats-généraux. 

Au début de la révolution, il cofonde la « Réunion centrale », un club de révolutionnaires réunissant également Charles Rogier. Il accourt à Bruxelles pour y organiser la première compagnie de volontaires dont il prend le commandement. Le 20 septembre, il attise la révolution à Louvain. Toujours durant ces Journées de Septembre, il se rend en chemin de fer à Lille afin d’accompagner l’exilé Louis de Potter dans son voyage de retour vers la Belgique où il rejoint le Gouvernement Provisoire. 

Ensuite, Pierre se destine à la carrière militaire au sein de la toute nouvelle armée belge. En tant que colonel, il est chargé d’organiser le premier régiment de chasseurs à cheval. De 1831 à 1839, il est commandant de la place militaire de Bruxelles. Grâce à la fortune de sa femme, il rachète en 1836 les parts de ses frères dans l’entreprise familiale, la future brasserie Rodenbach. Même après sa démobilisation en juin 1839 (il a alors le grade de capitaine), il continue de vivre à Bruxelles et la gestion de l'entreprise est confiée à son épouse à Roulers. Il meurt en 1848. 

Valentin Dupont

vendredi 29 décembre 2017

Les princes de Ligne la Trémoïlle

La Maison de Ligne est l'une des familles nobles les plus prestigieuses de Belgique. Elle est scindée en deux branches. Toutes deux ont pour ancêtre commun Eugène (1804-1880), 8ème prince de Ligne, qui fut ambassadeur de Belgique à Paris, puis président du Sénat pendant 27 ans ! Sa carrière diplomatique et politique lui a valu le titre de Ministre d'Etat. A son décès, il était l'un des hommes les plus riches du pays. Il lègue à son petit-fils Louis (1854-1918), 9ème prince de Ligne, son domaine de Beloeil  qui appartient toujours à la branche aînée des princes de Ligne  et à son fils cadet Charles (1837-1914) le château et les terres d'Antoing.

Photo : Per Wimmer
Photo : Per Wimmer

Historique et famille

Le dernier duc de La Trémoïlle
décédé en 1933 
Les princes de Ligne la Trémoïlle s’appelleraient aujourd'hui simplement "de Ligne" si le prince Jean-Charles (1911-2005) n'avait relevé le nom de sa mère qui était voué à l'extinction. Jean-Charles de Ligne était le fils du prince Henri de Ligne (1881-1967), lui-même fils du prince Charles de Ligne (1837-1914) qui hérita d'Antoing. La mère du prince Jean-Charles était la princesse Charlotte de La Trémoïlle (1892-1971). Les princes de La Trémoïlle appartienne à une maison féodale originaire du Poitou. Leur vicomté de Thouars fut élevé en duché en 1563 par le roi Charles IX. Au cours des siècles, ils ont ajouté à leurs titres de duc de La Trémoïlle et de duc de Thouars, ceux de prince de Talmont, prince de Tarente et comte de Laval. Prétendants au trône de Naples, ils possédaient le rang de "prince étranger" sous l'Ancien Régime.

En 1933, Louis, 12ème duc de La Trémoïlle, est décédé au cours d'un incendie en Angleterre. Seulement âgé de 23 ans, il ne s'était pas encore marié. Il était le dernier représentant mâle des La Trémoïlle. Le 20 décembre 1934, le roi Léopold III autorisa donc le prince Jean-Charles, neveu du dernier duc de La Trémoïlle, à relever le nom de sa mère pour éviter sa disparition. Jean-Charles, désormais prince de Ligne de La Trémoïlle, a épousé en 1942 à Paris Marie de Lambertye-Gerbéviller (1922), fille du marquis de Gerbéviller. Le couple a eu trois enfants : Hedwige (1943), Charles-Antoine (1946) et Nathalie (1948-1992).

Le prince Jean-Charles de Ligne la Trémoïlle
et sa fille Hedwige au château de Serrant
La princesse Hedwige s'est mariée en 1966 à Antoing au prince Charles-Guillaume de Merode (1940), chef de la branche belge des Merode depuis 1980. Le couple habite désormais au château de Serrant, près d'Angers. Cette propriété est arrivée dans la famille en 1830 avec le mariage de Charles de La Trémoïlle (1764-1839) et de Valentine Walsh de Serrant (1814-1887). La princesse Hedwige a donné naissance à deux fils : Frédéric (1969) et Emmanuel (1970), anthropologue et primatologue qui dirige le parc national des Virunga au Congo. Quant à la princesse Nathalie, elle s'est unie en 1976 au château de Serrant avec le prince Alain de Polignac (1940). Elle est décédée en 1992 et elle repose dans la chapelle du château de Serrant. Le couple avait eu deux enfants : Ludovic (1974) et Diane (1976).

Le prince Charles-Antoine de Ligne la Trémoïlle a étudié à l'Institut catholique de Paris. Il est également passé par l'université privée de Cornell, dans l'Etat de New York, où il étudia le management et l'administration hôtelière. Il est le cofondateur d'une société basée aux États-Unis : LAREX Corporation qui promeut la construction d'une ligne de chemin de fer à grande vitesse reliant San Francisco à San Diego. En avril 1993, le prince Charles-Antoine et ses associés ont été reçus au Capitole pour présenter leur projet. Cette ligne est actuellement en cours de construction. Depuis 2003, le prince Charles-Antoine travaille à l'installation d'un centre de loisirs sur les terres qu'il possède à Antoing.

Le prince Charles-Antoine et son ex-épouse la princesse
Alyette de Croÿ-Roeulx en 1990
Après une brève union avec lady Moira Beatrice Forbes (1951), le prince Charles-Antoine s'est marié à Neuilly-sur-Seine le 23 janvier 1976 à la princesse Alyette de Croÿ-Roeulx (1951), fille du prince Rodolphe de Croÿ-Roeulx (1924-2013) et d'Odile de Bailleul (1926). Son frère le prince Olivier de Croÿ-Roeulx (1948) vit au château du Roeulx, dans le Hainaut. Le prince Charles-Antoine et la princesse Alyette ont deux fils : le prince Edouard (1976) et le prince Charles-Joseph (1980), tous deux nés à Paris. Le couple a divorcé en 2002.

Après des études en Suisse, le prince Edouard a fréquenté la Richmond University à Londres. Il est aujourd'hui le président de Péronnes Invest et il préside le conseil d'administration de Your Nature. En septembre 2009, il s'est marié à Antoing avec l'actrice italienne Isabella Orsini (1974). Ce mariage princier avait alors retenu l'attention des médias. Antoing n'avait plus connu pareil événement depuis 1966 ! Le couple a deux enfants : la princesse Althea (2010) et la princesse Athénaïs (2014). La princesse Isabella poursuit sa carrière d'actrice et est la marraine de l'Association pour l'information et la prévention de la drépanocytose (APIPD). Le prince Charles-Joseph, architecte d'intérieur, s'est marié civilement à Antoing en novembre 2010 avec Ran Li (1984), fille d'un maire de la province chinoise de Guangdong. Ils s'étaient rencontrés à Paris. Le prince Charles-Joseph et la princesse Ran ont un fils : Amadeo (2012). La famille vit à Shanghai où la princesse Ran travaille dans le domaine de la mode.

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Mariage du prince Charles-Joseph en 2010
Photo : S.A. la Princesse Charles-Joseph de Ligne la Trémoïlle
Le prince Charles-Antoine, son fils Edouard, sa belle-fille Isabella
et sa petite-fille Althea
Photo : Per Wimmer

Retrouvailles de la 13ème Compagnie du Régiment para-commando de 1967
au château d'Antoing en 2017 en présence du prince Charles-Antoine et de
sa petite-fille la princesse Althea
Photo : Louis Delabie
La Princesse Douairière de Ligne la Trémoïlle entourée
du prince Edouard, de la princesse Isabella et de ses
arrière-petites-filles les princesses Althea et Athénaïs
Photo : S.A. la Princesse Edouard de Ligne la Trémoïlle


Confidences de la princesse Isabella

En 2013, la princesse Isabella de Ligne la Trémoïlle a confié au magazine Paris Match : "En mille ans d'histoire, je suis la première roturière entrée dans la maison de Ligne, qui remonte au Saint-Empire romain germanique. Je leur ai dit que je ne renoncerais pas à mon métier, mais à certains rôles, certaines scènes, si cela était douteux. Je suis sagittaire, un signe de feu... Mais la minute d'après, je m'éteins. Il a fallu un peu de temps pour qu'Edouard, et surtout son père Charles-Antoine, s'habituent à ma spontanéité. Je suis très têtue, absolument pas diplomate. Je dis toujours tout haut tout ce que je pense. Et si je me fâche, ce qui est rare, je deviens une bête. Il faut que je canalise mon enthousiasme, sinon mon mari deviendra fou. Heureusement pour moi, c'est un homme infiniment patient, d'un autre temps. Edouard m'a ancrée enfin dans une réalité. Entre 15 et 30 ans, j'ai vécu des moments très compliqués, très angoissés. Me marier était la dernière chose dont je me préoccupais. Je m'ennuyais si facilement, y compris avec les hommes. Je m'étais habituée à vivre et à voyager seule". 

Liens entre les princes et la noblesse belge

Les princes de Ligne la Trémoïlle sont cousins de nombreuses autres familles nobles belges : la branche aînée des princes de Ligne bien entendu, les princes de Croÿ, les princes de Merode, les comtes de Lannoy, etc. Ainsi, au printemps dernier, le prince Edouard a retrouvé sa lointaine cousine la grande-duchesse héritière Stéphanie de Luxembourg, née comtesse de Lannoy, lors d'une réception parisienne. Tous deux descendent d'Eugène, 8ème prince de Ligne : Stéphanie par sa grand-mère paternelle la princesse Béatrix de Ligne (1898-1982).

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Le projet Your Nature

Photos : S.A. la Princesse Edouard de Ligne la Trémoïlle

Your Nature est un centre écoresponsable en construction dans le domaine du bois de Péronnes, dans la commune d'Antoing, près de Tournai. La forêt naturelle protégée de 280 hectares appartient aux princes de Ligne la Trémoïlle. Ce projet d'investissement de plus de 80 millions d'euros a été lancé par Péronnes Invest. Le consortium d'investissement mobilise 80,9 millions d'euros (23,3 millions d'euros de capital privé, 13,1 millions d'euros de fonds publics et 44,5 millions d'euros de fonds bancaires). Ils visent une clientèle européenne. La livraison des résidences de vacances a été répartie en trois phases. Lors de la première phase, 188 maisons et 6 bâtiments communs verront le jour. Récemment, une journée porte ouvertes a été organisée pour les investisseurs, et on a appris que 115 des 188 maisons ont déjà été vendues sous compromis. 

Photo : Per Wimmer
Photo : Per Wimmer
Le prince Edouard et la princesse Isabella avec le ministre-président
de la Fédération Wallonie-Bruxelles lors du lancement officiel de la
commercialisation des premiers cottages en 2015
Photo : Rudy Demotte

Dans un second temps, le centre s'enrichira de 300 maisons supplémentaires. Et dans sa dernière phase, Your Nature comptera en tout 575 logements de vacances et 9 bâtiments communs (piscine, espace bien-être, espace de jeux et de sport, ferme, centre équestre, magasins, boulanger, restaurant). En outre, diverses activités seront proposées dans l'eau, sur terre et dans l'air. Les constructions occuperont moins de 10% de la forêt. La première ouverture est prévue à l'été 2019, avec la création d'une centaine d'emplois. 


Un beau projet pour notre province du Hainaut, alliant économie et environnement. 


Valentin Dupont et Vincent Leroy 

Un grand merci à Son Altesse le Prince Edouard de Ligne la Trémoïlle pour sa collaboration à l'élaboration de cet article et au choix des photos.

dimanche 22 janvier 2017

Le prince Antoine de Ligne en Antarctique

Ceci est un résumé d'un article d'une brochure de l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Beloeil. 

Le 12 novembre 1957, le prince Antoine de Ligne quitte la Belgique pour représenter notre pays pendant dix-sept mois aux travaux de l'Année Géophysique Internationale. L'objectif était d'explorer les terres inconnues d'Antarctique, difficile à répertorier géographiquement car le continent était très vaste. Ce travail permettrait d'installer des points de ravitaillement et de réaliser des observations stratégiques pour les équipes futures. 

L'Année Géophysique Internationale était un événement de la plus haute importance dans le domaine de la collaboration scientifique internationale. Il engageait les pays intéressés par l'Antarctique à mettre sur pied un maximum de programmes d'observations géophysiques simultanés entre le 1er juillet 1957 et le 31 décembre 1958, une période jugée propice par les spécialistes en raison de l'intensité de l'activité solaire qui devait être maximale entre ces deux dates. Dans le passé, deux années polaires internationales avaient déjà été organisées (l'une en 1882-1883 et l'autre en 1932-1933) mais elles ne concernaient que l'Arctique. Douze pays prirent part au projet de l'Année Géophysique Internationale en construisant 40 stations sur le continent et 20 autre sur les îles antarctiques et subantarctiques. 

L'expédition belge était dirigée par le commandant Gaston de Gerlache de Gomery, ancien pilote de la Royal Air Force et fils d'Adrien de Gerlache de Gomery qui avait effectué le premier hivernage austral de l'histoire en 1898 à bord du "Belgica". Première mission pour Gaston de Gerlache de Gomery : trouver les 54 millions de francs belges nécessaires. Grâce au soutien de la famille royale, le gouvernement belge lui octroie 40 millions. 7 millions lui sont octroyés sous forme de subsides privés et les 7 derniers millions sont récoltés grâce à des prêts gratuits ou des dons. Il faut aussi ajouter les aides directes en matériel : carburant, médicaments, chargements des navires, équipements radio et audio-visuels.

Deux navires norvégiens sont chargés de transporter les 17 hommes (des scientifiques principalement) et le matériel sur place. Le "Polarhov" (54,5 m de long et 9,6m de large) est un brise-glace flambant neuf équipé d'un pilote automatique et d'un radar. Le deuxième bateau, le "Polarsirkel", est un phoquier qui a déjà conduit une expédition norvégienne dans l'Antarctique un an plus tôt. Sur ces deux navires sont chargés 440 tonnes de matériel enfermé dans 2.350 caisses, 850 fûts de carburant, trois véhicules chenillés, un avion et un hélicoptère. Le départ a lieu le 12 novembre 1957 au port d'Anvers. 

Le Polarhov quittant l'Antarctique pour regagner la Belgique


Le 26 décembre 1957, les deux bateaux arrivent à la Terre de la Reine Maud. Les membres de l'expédition belge commencent par installer la Base Roi Baudouin. Afin de ne pas manquer de vivres et de matériel lors des raids, des dépôts sont installés en d'autres endroits. 

Un blizzard soufflant à plus de 120 km/h se lève 14 jours après que l'expédition ait mis pied à terre. Les hommes vivent 48h de calvaire. Le déchargement n'étant pas encore terminé, on assiste à un indescriptible chaos. Le toit des cabanes manque de se disloquer, les dépôts déjà plus ou moins en place se retrouvent enfouis sous deux mètres de neige, un panneau envolé a endommagé les gouvernails de direction de l'avion... Dehors, la visibilité dépasse à peine un mètre et le vent étouffe ceux qui s'aventurent à l'extérieur. Il est impossible de progresser autrement qu'à quatre pattes.

Construite sous la forme d'un L, la Base Roi Baudouin comprend, entre autres, un local radio, les chambres (Gaston de Gerlache de Gomery avait tenu à ce que chacun ait son propre espace d'intimité, si réduit fut-il), une bibliothèque, une cuisine, un living, le local Power (32 mètres carrés) qui contenait les trois groupes électrogènes et les cuves d'eau, une infirmerie, le bureau du chef d'expédition. Le confort de la base est relatif mais appréciable : il y a l'électricité et le chauffage central (à pulsion d'air chaud) dans toutes les pièces, ainsi que de l'eau courante chaude et froide. Le réveil a lieu chaque matin en musique à 7h30. En dehors de la base, il y a deux hangars (un pour l'avion et un pour l'hélicoptère), de nombreux mâts pour les antennes et une tour de 6m en tubes métalliques creux pour placer la radiothéodolite. A 150 mètres des bâtiments principaux, dans une zone délimitée d'un hectare, interdite à tout objet ferreux, ont été construits les deux pavillons de géomagnétisme. 

La base construite, les observations scientifiques et géographiques peuvent commencer. Les hommes indispensables au bon fonctionnement de la base restent sur place afin de faire fonctionner les appareils de la station. Second pilote et assistant météorologue, le prince Antoine fait partie des expéditions. Le but des raids était d'explorer une chaîne de montagnes situées à 150km de la base, "les Sor Rondanes", et de pousser 120km au sud-est afin d'explorer de nouvelles montagnes répertoriées et aperçues lors des premiers vols de reconnaissance. Celles-ci deviendront ensuite les Monts Belgica. 

L'avion Auster piloté par le prince Antoine

Le 5 décembre 1958, voulant rejoindre le commandant de Gerlache de Gomery et le géodésien Jacques Loodts, l'avion du prince de Ligne et du mécanicien Hulshagen heurte à l'atterrissage une série de glaces figées pouvant atteindre un mètre de haut. Les quatre naufragés s'abritent sous la tente pendant quelques jours et attendent d'éventuels secours. Dans toute expédition, chaque homme est porteur de 15 jours de vivres. 

Après avoir laissé un message dans l'avion couché sur le flanc signalant leurs intentions, les quatre hommes décident le 11 décembre d'entreprendre le voyage de retour à la Base Roi Baudouin par leurs propres moyens. Mais ils progressent difficilement : 20km par jour quand tout va bien.

L'avion après l'accident


Inquiets de la disparition de leurs compagnons, les autres membres de l'expédition lancent un appel au secours. Installés en Antarctique à 1.200km de la Base Roi Baudouin, les scientifiques soviétiques proposent à la radio de venir en aide aux Belges à condition que ceux-ci aient de l'essence en suffisance pour couvrir le sauvetage. 

Après deux jours de recherche, le C47 de la base de Mirny découvre l'avion Auster du prince de Ligne et le message laissé par les Belges. Le lendemain, ils aperçoivent un camp abandonné : tentes vides, matériel et vivres éparpillés, traîneau retourné et cassé, appareil photo et d'autres objets appartenant aux quatre naufragés. On apprendra plus tard qu'ils s'étaient défaits du superflu pour progresser plus rapidement. 

Le prince Antoine et Victor Pérov après le sauvetage
Le pilote russe Victor Pérov passe la contrée au peigne fin et arrive à les localiser, sains et saufs. Tout est bien qui finit bien... Début 1959, une nouvelle équipe belge arrive en Antarctique pour assurer la relève à la Base Roi Baudouin. 

Le jeudi 2 avril 1959, 25.000 personnes se sont déplacées sur les quais d'Ostende pour accueillir les membres de l'expédition qui reviennent en Belgique à bord du "Polarhov" (qui signifie "port polaire" en norvégien). Dans la cale se trouvent 54 caisses de documents, de notes et d'archives scientifiques sur l'Antarctique. Le roi Baudouin des Belges, le prince Charles de Luxembourg et la famille princière de Ligne montent à bord. A leur descente du bateau, les héros passent en revue un détachement de la Force Navale venu leur rendre les honneurs. Deux réceptions officielles les attendent : une offerte par la Ville d'Ostende et une seconde au Palais Provincial de Bruges.

L'entrée du Polarhov dans le port d'Ostende (photo de presse de l'époque)

Les autorités accueillent le prince de Ligne


Le prince Antoine et sa famille prennent ensuite la direction de Beloeil. Les rues menant à la maison communale sont pavoisées et garnies d'arcades printanières. Les fenêtres des maisons et du château arborent les drapeaux belge et des Ligne. La foule a envahi la grand-place, l'entrée et les pelouses du château. Le cortège est accueilli par une vibrante Brabançonne. Arborant une barbe de plusieurs jours et vêtu de l'uniforme des membres de l'expédition, le prince est accueilli par le bourgmestre Jean Dulac, les responsables politiques communaux, le doyen de Beloeil, les enfants des écoles, les groupements patriotiques, les associations culturelles et folkloriques locales, etc. Après une réception à la maison communale, la famille princière gagne à pied leur demeure sous les vivats des habitants et les trompes du Rallye Beloeil de Ligne qui se mettent à sonner. 

Retour à Beloeil

Le prince Antoine de Ligne et Victor Pérov sont décédés en 2005. Ils s'étaient revues en 2001 à la résidence de l'ambassadeur belge à Moscou lors d'une réception au cours de laquelle le prince Philippe a remis les insignes de Commandeur de l'Ordre de la Couronne à Victor Prérov. Le baron Gaston de Gerlache de Gomery est décédé en 2006.

Vincent Leroy
Président de Pro Belgica Hainaut

Source des infos : GOFFIN Josée (1999), « Beloeil : le voyage du prince de Ligne dans l'Antarctique », Coup d'oeil sur Beloeil, vol. 11, n° 79, pp. 60-69

mercredi 2 novembre 2016

Hommage au bourgmestre Joseph Paris à Morlanwelz

Comme chaque année, un hommage a été rendu à Joseph Paris (1754-1845), bourgmestre de Morlanwelz nommé en 1830.







Joseph Adam Paris est né en 1754 à Tervuren. Sa famille servit Charles de Lorraine et trois de ses oncles travaillèrent au château de Mariemont. Devenu médecin, Joseph Paris décida d'exercer en Russie. Là, il s'est marié secrètement avec une princesse de la haute aristocratie russe, dont naquit d'ailleurs un enfant. Ce mariage déplut à la famille de la princesse et le tsar demanda à Joseph Paris de quitter la Russie.

A Morlanwelz, Joseph Paris occupait une maison sise rue de la Chanette (aujourd'hui rue Julien Weiler), où il recevait parfois la visite de sa famille russe. Son acte de décès nous apprend qu'il s'était remarié avec Thérèse Laeutner. En 1819, il est entré au conseil communal. Lorsqu'a éclaté la révolution belge, Joseph Paris a notamment été à l'initiative d'une collecte afin de venir en aide aux volontaires partis combattre à Bruxelles. Au final, la population de Morlanwelz envoya 1.473 pains, 12 kilos de linge et plusieurs centaines de florins. Le 24 septembre, il est parti en direction de la capitale avec une vingtaine d'autres volontaires. Il reçut la Croix de fer parce qu' « il détermina un grand nombre de volontaires à voler au secours de la capitale, en assurant à ses frais l'existence de leurs familles ; élu bourgmestre le 30 septembre 1830, quoique octogénaire, il en accepta les fonctions, et fut donc le premier magistrat municipal de la Belgique indépendante ».

Nommé par le gouvernement provisoire, Joseph Paris mettait fin au mandat de bourgmestre qu'exerçait depuis 1805 Nicolas Warocqué qui adopta une position hésitante face aux journées de septembre. Il semblerait d'ailleurs que les deux hommes étaient en conflit depuis plusieurs années. Joseph Paris s'est retiré de la vie politique en 1836 et Abel Warocqué, le fils de Nicolas, reprit sa fonction de bourgmestre. Joseph Paris est décédé, veuf, le 28 mars 1845 à l'âge de 87 ans. Il a été inhumé à l'arrière de l'église, où en 1912 le conseil communal décida d'y construire un monument en sa mémoire. La rue Joseph Adam Paris à Mariemont lui rend également hommage.




Merci à Christine Semal (membre de Pro Belgica Hainaut) de nous avoir envoyé ces photos.

Source principale : Énigmes à Morlanwelz en 1830, site Internet de la commune de Morlanwelz [lien]


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lundi 19 septembre 2016

Hommage à l'amiral Daniel Geluyckens

Daniel Geluyckens, âgé de 17 ans, est entré en juillet 1939 à l’Ecole Supérieure de Navigation d’Anvers. Lorsque la guerre a été déclarée, il a rallié l’Angleterre pour s’engager au sein de la Royal Navy. Il fut admis comme cadet au « Royal Navy Naval College » de Dartmouth dont il est sorti premier de promotion. Il a ensuite servi comme officier navigateur puis comme officier canonnier. Le 6 juin 1944, à bord du destroyer HMS Jervis, le sous-lieutenant Daniel Geluyckens a participé au Débarquement de Normandie. Le 13 octobre 1944, il est rentré en Belgique libérée. 

Il a intégré le 1er février 1946 la Force Navale Belge avec le grade de lieutenant de vaisseau. Commandant différents bâtiments, il a participé en 1960 aux opérations dans le Bas-Congo. Depuis Banane, entre août et octobre, il a assuré la sécurité et le ravitaillement du personnel belge de la base de Kitona. Il est ensuite devenu Directeur des Plans et de l’Organisation à l’état-major de la Force Navale. De mars 1962 à août 1965, il a été attaché au Cabinet du Ministre de la Défense Nationale. Nommé capitaine de vaisseau, il a commandé le Groupement Logistique de mars 1967 à octobre 1970 et ensuite le Groupement Opérations jusqu’en 1973. D’août 1973 à janvier 1979, revêtu du grade de Commodore, il a assumé la fonction de Directeur adjoint de la Division Plans et Programmes de l’état-major militaire international du Comité Militaire de l’OTAN. 

Remise de la médaille du « 65ème anniversaire de la Victoire dans la Grande
Guerre Patriotique » au centre culturel russe à Bruxelles en 2010
Photo : Ambassade de la Fédération de Russie au Royaume de Belgique

L'amiral Daniel Geluyckens fut également Officier d’Ordonnance du roi Baudouin de 1950 à 1959 avant d’être l’un de ses aides-de-camp de 1968 à 1975. Il a quitté le service actif en 1979. Il fut le président fondateur de l’ASBL « Les Amis de la section Marine du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire ». De part sa riche carrière, il était détenteur de diverses distinctions honorifiques. Le président français Jacques Chirac lui avait remis en 2004, à l'occasion des célébrations du soixantième anniversaire du Débarquement de Normandie, la Légion d'honneur. Il a été membre de Pro Belgica entre 2008 et 2011. 

Daniel Geluyckens est décédé à l’âge de 96 ans le 6 mai 2016. Ses funérailles se sont déroulées à l’abbaye de La Cambre à Bruxelles en présence d’un Représentant de S.M. le Roi.

Photo : Jorn Urbain / La Défense