Baron François de Sécus (1760-1836)
Né à Mons en 1760, François étudie le droit à l'université de Louvain. Lors de la domination française, il se retire dans son château de Bauffe, et ne réapparaît dans la vie publique que sous le royaume des Pays-Bas. Député à la seconde chambre des Etats Généraux, il prend une part active aux discussions de cette assemblée et est, en 1825, l'un des plus ardents défenseurs de la liberté de l'enseignement. On le nommait "le vénérable Nestor de l'opposition".
Le 28 août 1830, il est un des 50 notables réunis à l'hôtel de ville de Bruxelles pour tenter de maintenir l'ordre qui était momentanément rétabli. Ils l'élisent président de cette assemblée à l'unanimité. Le baron de Sécus leur propose d'envoyer une députation au roi Guillaume d'Orange pour lui exposer l'état de la ville, et le supplier de répondre aux griefs des Belges. Cette proposition est adoptée, et leur message est porté par messieurs de Merode, Palmaert père, Gendebien, de Sécus fils et Joseph d'Hoogvorst.
Le 31 août, François de Sécus fait partie de la députation chargée de convaincre le prince d'Orange de ne pas pénétrer en force dans Bruxelles. Ce dernier accepte et entre seul sans autre escorte que ses aides de camp.
Le 3 septembre, il signe une déclaration dans laquelle une séparation administrative de la Belgique et des Pays-Bas est présentée comme le seul moyen de concilier les droits des Belges avec les intérêts de la Maison d'Orange. Trois jours plus tard, avec 25 autres membres de la seconde chambre, il invite tous leurs collègues à se réunir sans traîner à Bruxelles. Mais cette résolution est abandonnée et, le 11 septembre, François de Sécus s'embarque à Anvers pour La Haye où les Etats Généraux viennent d'être convoqués en session extraordinaire.
Élu député du Congrès National de 1830-1831 par la province du Hainaut, il se prononce pour la monarchie constitutionnelle et l'établissement d'un Sénat. Dans les discussions sur le choix d'un futur chef d'Etat, il vote d'abord en février pour le duc de Nemours, puis en juillet pour Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha. En septembre 1831, le baron de Sécus est élu sénateur par le district de Mons, et y siège jusqu'à sa mort. Il en sera le vice-président et le doyen d'âge. Parallèlement, il est bourgmestre de Bauffe (où sa famille possède un château) de 1812 à 1836. Il meurt le 21 novembre 1836 à Bruxelles.
Baron Frédéric de Sécus (1787-1862)
Né à Mons en 1787, il est le fils de François de Sécus. Après ses études de droit à Bruxelles, il est membre des Etats Provinciaux du Hainaut sous le régime hollandais, et siège avec son père au Congrès National de 1830-1831.
Frédéric est ensuite conseiller communal de Bruxelles de 1830 à 1834, bourgmestre de Bauffe de 1836 à 1862, membre du parti catholique, représentant de l'arrondissement d'Ath à la Chambre de 1831 à 1848 et de 1852 à 1857, commandeur de l'Ordre de Léopold. A Bauffe, c'est lui qui donne un terrain pour y construire l'église Saint-Brice, et crée l'école libre Saint-Frédéric qui existera jusqu'en 1985. Il décède à Bauffe en 1862. De son union avec Louise van der Linden d'Hooghvorst, il n'eut pas d'enfants. C'est ainsi que le château de Bauffe passe à sa sœur Elisabeth, mariée au comte de Hemricourt de Grunne. Leur fils Eugène sera bourgmestre de Bauffe jusqu'en 1894.
Quelles traces reste-t-il aujourd'hui de cette famille qui dirigea le village de Bauffe pendant tout le 19ème siècle ?
Ayant beaucoup souffert des bombardements de la deuxième guerre mondiale, l'église de Bauffe a été fermée au culte en 1977 et détruite en 1990. Une nouvelle église à l'allure contemporaine a été ensuite construite. Derrière elle, on peut apercevoir une petite chapelle (érigée sur la crypte contenant les tombeaux héritiers de cette famille) avec les armoiries des de Sécus et des de Grunne. Une statue de Saint-Frédéric se trouve à l'intérieur. A la rue Delmotte, une chapelle néo-gothique de la fin du 19ème siècle est dédiée à Frédéric, Xavier, Ghislain de Hemricourt de Grunne (1880-1881).
Quant au château de la famille (situé au bout de la rue Massin), il n'existe plus que des ruines... De style classique, il a été construit à la demande de Procope-François-Xavier de Sécus à la fin du 18ème siècle. Comme tout le village de Bauffe, il a été très touché par les bombardements de la deuxième guerre mondiale.
Sources des infos :
Sources des infos :
- MARTIN Cédric, « A la découverte de Lens » (travail réalisé dans le cadre d'un stage de baccalauréat en tourisme), [consultable en ligne : www.lens.be/pdf/Borchure%20culturelle.pdf]
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